Après avoir succédé à son frère il y a un peu plus de dix ans, Raul Castro, 85 ans, devrait se retirer du pouvoir en février 2018, après avoir opéré une prudente ouverture économique et initié la reprise de relations diplomatiques avec son voisin américain.
Il a présidé en tenue militaire le rassemblement d'un demi-million de personnes à La Havane, où les portraits et pancartes en hommage à son frère Fidel, décédé en novembre dernier, étaient omniprésents. De vastes défilés avaient eu lieu à travers le pays.
"Je ne crois pas que les Cubains soient prêts à accepter un autre président (...) Les gens seront méfiants au début jusqu'à ce qu'il fasse ses preuves", a déclaré à l'AFP Mariana Gonzalez, une économiste de 28 ans qui participait au rassemblement.
Les manifestants, qui brandissaient le drapeau cubain rouge, blanc et bleu sur la Place de la Révolution, au coeur de la capitale, ont également apporté leur soutien au président socialiste du Venezuela Nicolas Maduro, en proie à de violentes manifestations de l'opposition.
Le sort de l'économie cubaine dépend en grande partie de son allié et principal pourvoyeur de pétrole le Venezuela.
"Nous rejetons la manoeuvre politique et le harcèlement diplomatique qu'on essaye de lui imposer", a déclaré Ulises Guilarte, principal dirigeant de la Centrale des travailleurs cubains (CTC).
A La Havane, un jeune homme a été emporté par des agents de sécurité en civil après avoir brandi un drapeau des Etats-Unis, a constaté l'AFP. Les autorités ne font généralement pas de commentaires sur ce type d'incidents.
Le défilé de lundi signait la fin d'une époque alors que le successeur de Raul Castro n'est pas encore connu.
La plupart des rumeurs suggèrent que le vice-président du Conseil d'Etat, Miguel Diaz-Canel, 56 ans, pourrait prendre la relève. Formé au sein du parti communiste cubain, il possède également une expérience ministérielle mais manquerait d'influence au sein des forces armées.
"Il y a une très grande incertitude pour 2018," relève Pavel Vidal, un ancien responsable de la banque centrale de Cuba et professeur à l'université Javeriana en Colombie. "On pourrait s'attendre à un processus de continuité" des réformes de Raul Castro, ajoute-t-il, mais "pas à la même vitesse".
Mais pour Arturo Lopez-Levy, professeur à l'Université du Texas Rio Grande Valley, l'actuel chef de l'Etat devrait continuer à peser sur l'avenir de l'île "tant qu'il occupera le poste de premier secrétaire du Parti (communiste) et qu'il aura la capacité physique de superviser", a-t-il déclaré à l'AFP.
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