Agé de 42 ans, M. Renzi avait démissionné de son poste de chef du gouvernement en décembre, après le non massif des Italiens à un référendum constitutionnel dont il avait fait son principal cheval de bataille.
Dans la foulée, et face à la contestation de l'aile gauche de son parti, il avait aussi quitté mi-février la tête du PD, avec l'objectif d'obtenir une nouvelle légitimité dans un nouveau scrutin.
Il affronte pour cela deux autres candidats considérés comme plus à gauche que lui: Andrea Orlando, actuel ministre de la Justice, et Michele Emiliano, gouverneur de la région des Pouilles (sud).
Les bureaux de vote, essentiellement des stands dans la rue, seront ouverts de 08h00 (06h00 GMT) à 20h00 (18h00 GMT), pour un scrutin très large.
Tous les Italiens âgés de plus de 16 ans, les citoyens de l'Union européenne résidents en Italie et les étrangers hors-UE disposant d'un titre de séjour en règle peuvent voter, à la simple condition de verser une contribution minimum de deux euros.
Enjeu: la participation
Dans ce cadre, les récents sondages sont délicats, mais dans une première phase interne du scrutin, M. Renzi avait recueilli 66,7% des voix des adhérents, contre 25,3% pour M. Orlando et 8% pour M. Emiliano.
Le véritable enjeu est plutôt la participation.
"Plus qu'une compétition, nous sommes face à la légitimation, à une sorte de couronnement de Renzi en tant que leader du PD. On peut attendre un grand succès de Renzi, mais avec une participation faible des électeurs. Le peuple de gauche ne semble pas mobilisé", explique Lorenzo De Sio, professeur de sociologie politique à l'université Luiss à Rome.
"Si la participation est autour du million de personnes ou inférieure, la légitimation de Renzi ne sera pas forte, si elle est entre 1,5 et 2 millions, il en sortira plus fort", ajoute-t-il.
Le vainqueur du scrutin mènera le PD lors des prochaines élections législatives, prévues au printemps 2018, à moins que les parlementaires ne s'accordent plus tôt sur une réforme électorale en vue d'élections anticipées.
Quelle coalition ?
Pour l'instant, la loi prévoit un scrutin proportionnel à un tour pour les deux chambres, mais avec une forte prime majoritaire à la Chambre des députés si un parti atteint 40% des voix, une disparité que le président de la République, Sergio Mattarella, veut voir résolue avant le vote.
Lors de l'unique débat télévisé qu'il a accepté avec ses deux concurrents mercredi soir, M. Renzi a affirmé qu'il ferait "tout pour restituer énergie, élan et vigueur au pays", fustigeant "l'immobilisme qui semble avoir bloqué la vie politique et institutionnelle" du pays depuis la gifle du référendum.
Outre les différences de personnalités, MM. Orlando et Emiliano se montrant en général plus sobres que le bouillonnant Renzi, le débat a mis en évidence des différences touchant essentiellement à la politique nationale.
Contrairement à ses adversaires, M. Renzi est opposé à la mise en place d'un impôt sur les grandes fortunes.
Et si le scrutin proportionnel exige à nouveau de former une coalition après les prochaines législatives, MM. Orlando et Emiliano souhaiteraient gouverner avec l'ancienne aile gauche ayant fait sécession, ou avec d'autres partis de gauche, tandis que M. Renzi n'exclut pas une alliance avec le centre-droit de Silvio Berlusconi.
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