A travers l'étude de l'évolution de l'école en Algérie c'est l'histoire de la relation de l'Algérie et de la France que cette exposition met en exergue. Orchestrée par Jean-Robert Henry, directeur de recherches honoraires à l'Irenam, grâce à la collaboration d'un grand nombre d'enseignants-chercheurs et d'institutions muséales, cette exposition enrichie par de nombreux prêts illustre les différentes politiques menées par la France en Algérie pour faire évoluer le système traditionnel : un résultat mitigé.
Un enseignement traditionnel
"Cette exposition montre à la fois les réussites et les échecs de cette politique et cette histoire est aussi celle de l'école française, explique Jean-Robert Henry. Elle montre toute la complexité du système scolaire traditionnel et comment celui-ci a pu se maintenir dans des conditions très précaires". L'enseignement traditionnel occupe ainsi une bonne partie de l'exposition. Dans les medersas traditionnelles, les enfants utilisent des tablettes de bois recouvertes d'argiles sur lesquelles ils écrivent à l'aide d'un simple morceau de roseau, le qalam. Dans l'enseignement traditionnel algérien, il y a différents cycles : une institution primaire, puis un niveau secondaire pour les 10-15 ans au cours duquel on apprend la grammaire le droit et l'arithmétique. C'est à l'école des hautes études que l'on apprend ensuite la jurisprudence et la théologie. Hostiles à ces écoles, les français vont jusqu'à détruite ces institutions comme ce fut le cas pour la Medersa Tachfinia à Tlemcen en 1873.
Une tentative de réforme
Cette enseignement traditionnel n'eut de cesse d'être contrarié par les français qui tente de le remplacer par un nouveau mode éducatif. en 1865 l'école normale est fondée à Alger et en 1891 une section est crée dont le but est de préparer les enseignants français à éduquer des enfants qui ne parlent pas français. "Mais les européens d'Algérie ne veulent pas donner d'argent pour les écoles et l'obligation scolaire n'est malheureusement appliquée qu'aux populations françaises". De très nombreux enfants algériens sous la 3e république sont en effet déscolarisés. "Même si la qualité de l'enseignement progresse significativement à ce moment là, le système éducatif d'alors doit essuyer un vrai échec avec tout ces laissez-pour compte". A la veille de l'indépendance, seulement 50% des enfants algériens sont scolarisés.
Restauration d'une identité nationale
Après l'indépendance, l'Algérie se forge une nouvelle identité en réécrivant son histoire et en de réappropriant les évènements récents. la guerre d'Algérie prend le nom dans les manuels scolaire de "Guerre de libération nationale" et une politique d'arabisation se met en place la langue arabe remplaçant peu à peu l'usage du français. "Le débat sur la l'usage de la langue française en Algérie est toujours un sujet d'actualité" souligne Jean-Robert Henry
Pratique. Jusqu'au 2 avril 2018. Centre d'exposition du MUNAE à Rouen. Tarif 2€. Tel. 02 35 07 66 61
A LIRE AUSSI.
A Alger, Macron en visite aussi symbolique que stratégique
Algérie: 2.000 ans d'histoire révélés
Embellie de l'école à domicile aux Etats-Unis
Kamel Daoud : "l'islam n'est la propriété de personne"
A Johannesburg, une école pour enfants réfugiés victimes de xénophobie
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.