"Cette action devrait améliorer les perspectives d'un climat (propice) à la relance d'un processus de négociations avec une nouvelle dynamique et un nouvel état d'esprit", s'est félicité dans un communiqué Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.
Des observateurs militaires de l'ONU ont confirmé que le Front Polisario avait effectué jeudi et vendredi son retrait de la zone de Guerguerat, près de la frontière mauritanienne, selon le porte-parole. Les troupes marocaines s'étaient retirées fin février de cette zone contestée.
Parallèlement à l'annonce du retrait, les quinze pays membres du Conseil de sécurité ont adopté à l'unanimité une résolution de soutien à une reprise de négociations de paix pour ce conflit au Sahara occidental vieux de plusieurs décennies.
La résolution appuie une initiative de M. Guterres, qui devra présenter un rapport dans les 30 jours, pour relancer des pourparlers de paix. Elle prolonge également jusqu'au 30 avril 2018 le mandat de la Mission de maintien de la paix de l'ONU sur place (Minurso) qui supervise le cessez-le-feu de 1991 entre le Maroc et le Front Polisario.
Dynamique politique
La résolution appelle le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, à "montrer une volonté politique et travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin de reprendre les négociations".
"La France espère que l'adoption à l'unanimité de cette résolution nous permettra de nous tourner résolument vers l'avenir pour nourrir la dynamique politique engagée (...) au bénéfice de tous dans la région", a plaidé l'ambassadeur François Delattre.
"Ce conseil surveillera de près ce que font les parties", a averti l'ambassadrice adjointe des États-Unis, Michele Sison.
Plusieurs ambassadeurs ont demandé à toutes les parties de s'engager sérieusement dans ce nouvel effort pour relancer les négociations. Le conflit empoisonne les relations entre l'Algérie et le Maroc dont les frontières sont fermées depuis 1994.
Les États-Unis avaient fait circuler lundi ce projet de résolution auprès des autres membres du Conseil de sécurité, après des consultations avec la France, la Russie et le Royaume-Uni.
M. Guterres avait envoyé plus tôt en avril un rapport au Conseil de sécurité pour promouvoir une "nouvelle dynamique" et des négociations afin de parvenir à une "solution politique mutuellement acceptable qui inclut une résolution de la dispute sur le statut final du Sahara occidental".
Un obstacle avait été levé avec la démission début mars de l'émissaire spécial de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, après huit ans d'efforts. Ses relations avaient souvent été houleuses avec le Maroc. L'ex-président allemand Horst Kohler pourrait le remplacer.
En mars, M. Guterres s'est entretenu par téléphone avec le roi du Maroc Mohamed VI et a rencontré le chef du Polisario Brahim Ghali au siège de l'ONU à New York.
L'ONU avait ouvert en 2007 des négociations entre le Maroc et le Polisario dont la dernière session s'est tenue en 2012.
L'an dernier, l'ex-secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait provoqué la colère de Rabat en parlant "d'occupation" du Sahara occidental. Rabat avait alors expulsé la majeure partie des membres civils de la Minurso, avant d'accepter le retour d'une partie de ces 75 experts.
Situé sur la côte Atlantique, le Sahara occidental, une immense étendue désertique de 266.000 km2, est le seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial n'a toujours pas été réglé.
Ancienne colonie espagnole, il est en grande partie sous contrôle du royaume marocain depuis 1975 mais revendiqué par les indépendantistes du Polisario qui réclament un référendum d'autodétermination alors que Rabat propose une autonomie sous souveraineté marocaine.
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