Le procureur Xavier Bonhomme a précisé lors d'une conférence de presse que le parquet avait requis la détention provisoire de Nadine Turquin, qui nie son implication.
Mme Turquin, 66 ans, avait été arrêtée mercredi après la découverte de "traces de poudre sur ses mains", selon une source proche du dossier.
M. Bonhomme a expliqué que des résultats d'expertises avaient en effet révélé "en début de semaine", la présence, "sur ses deux mains" de "19 particules typiques qui démontrent qu'elle était à proximité ou l'auteur du tir par arme à feu".
"Elle n'a pas d'explication" et s'en est tenue à sa première version, a indiqué le procureur, ajoutant qu'une "substance sanguine appartenant à Madame Turquin" a aussi été trouvée sur "un bris de verre" d'une carafe et qu'"aucun moment" lors de ses précédentes auditions, "elle n'avait indiqué qu'elle avait pu toucher un bris de verre".
"Madame Turquin ne nous dit pas tout, les éléments sont importants, corroborés", a affirmé M. Bonhomme, qui dit "ne fermer aucune porte" et étudier la possibilité de "la thèse de plusieurs auteurs".
L'enquête a démontré que "Mr Turquin avait une vie sentimentale assez lâche et large" et était "quelqu'un qui était très difficile à vivre", selon M. Bonhomme, "autoritaire", jusqu'à "l'interdiction" pour Mme Turquin, "de retourner en métropole voir sa famille et ses petits enfants".
Le couple envisageait le divorce "depuis plusieurs mois" selon le procureur, ce que confirme Maître Olivier Morice, avocat de Nadine Turqin. Ce dernier a pointé auprès de l'AFP des éléments à charge "extrêmement faibles".
Concernant la poudre relevée sur les mains de Mme Turquin, "c'est très simple", a-t-il expliqué, "c'est parce que lorsqu'elle a découvert le corps de son mari, elle l'a touché d'une part et d'autre part elle a pris un certain nombre de bris de verre parce qu'elle ne comprenait pas pourquoi ils étaient là". "Elle était pieds nus et en tongs et a marché sur ces bris de verre."
Me Morice rappelle la présence "d' un ADN masculin sur le couteau" retrouvé sur les lieux, qui aurait servi à fouiller la maison "pour découvrir s'il y avait de l'argent".
Selon lui, "il n'y a aucun mobile : aujourd'hui elle se retrouve comme veuve avec moins de droits que lorsqu'elle était l'épouse de M. Jean-Louis Turquin".
Le vétérinaire de 68 ans, condamné en 1997 à 20 ans de réclusion pour l'assassinat de son fils de 8 ans, avait été découvert mort à son domicile, tué d'une balle dans le dos, dans la nuit du 6 au 7 janvier.
Sa femme, qu'il avait épousée en secondes noces lors de sa détention, avait expliqué avoir trouvé le corps "en rentrant d'une soirée", "dans la chambre à coucher", au domicile du couple à Mont-Vernon, dans le nord-est de l'île.
Une information judiciaire avait été ouverte pour "meurtre avec préméditation ou guet-apens".
Jean-Louis Turquin avait toujours clamé son innocence dans l'assassinat de son fils Charles-Edouard, dont le corps n'a jamais été retrouvé. En libération conditionnelle depuis 2006, il s'était installé à Saint-Martin en 2010 comme vétérinaire, avec son épouse.
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