Beaucoup moins nerveuse que lors de sa rentrée mercredi, capable de lâcher ses coups, mais aussi de varier son tennis, autant de signes de confiance, l'ex-numéro un mondiale russe a battu la 73e du classement WTA en 1h23 minutes.
Elle rencontrera en demi-finales la gagnante du match entre l'Espagnole Carla Suarez et Kristina Mladenovic, la numéro un française qui a éliminé jeudi la grande favorite allemande Angelique Kerber, numéro deux mondiale.
"Je suis arrivée ici sans savoir vraiment à quoi m'attendre", a-t-elle avoué après sa victoire, "je voulais d'abord retrouver mes repères".
C'est désormais chose faite. Sharapova, 30 ans, n'a toujours pas perdu un set à Stuttgart. Contre Kontaveit, elle a réussi quatre aces, 28 services gagnants et n'a fait que deux doubles fautes, gagnant également cinq de ses six balles de break.
"Physiquement, je suis très bien, j'ai eu beaucoup de temps pour me préparer", a-t-elle expliqué, "aujourd'hui j'ai plutôt bien servi et j'ai gagné mes services, ce qui m'a donné confiance".
Sharapova est restée très concentrée face à une jeune adversaire de 21 ans sans complexe, qui a réussi à s'accrocher grâce à un bon service, mais également en restant calme dans les moments difficiles.
Sharapova, au service à 5-3 pour elle dans la deuxième manche, a ainsi concédé plusieurs avantages à l'Estonienne avant de céder. Il lui a fallu attendre le jeu suivant pour conclure.
"Tricheuse"
Quoi qu'il arrive désormais, l'ex-icône du tennis féminin sait qu'elle n'est pas loin du très haut niveau. Et son aptitude à gérer la pression semble intacte. Elle est notamment restée insensible aux critiques récurrentes de certaines joueuses du circuit, qui ne digèrent pas qu'elle fasse son retour grâce à des invitations dans les grands tournois (Stuttgart, Rome, Madrid), sans passer par les qualifications.
Et même le coup de colère de la 59e mondiale, la Canadienne Eugénie Bouchard, qui l'a traitée jeudi de "tricheuse", l'a laissée de glace. "Je n'ai rien à dire, je suis au dessus de cela", a-t-elle simplement commenté.
Constamment relancée par les journalistes sur les leçons qu'elle pourrait tirer de cet épisode de sa carrière, elle répond désormais avec un certain agacement: "J'ai passé le stade des leçons. J'ai donné de nombreuses interviews à propos de cette affaire, et maintenant je commence un nouveau chapitre de ma carrière, et je veux aller de l'avant".
Numéro un mondiale à 18 ans, cinq fois titrée en Grand Chelem, la Russe avait dans un premier temps été privée de compétition pendant deux ans par l'ITF après son contrôle positif en janvier 2016. Puis sa suspension avait été réduite en octobre à 15 mois par le Tribunal arbitral du sport (TAS), qui avait reconnu qu'elle n'avait pas eu l'intention de tricher.
La jeune femme utilisait depuis plusieurs années le meldonium, alors autorisé, mais ce médicament a été reclassifié en produit interdit par l'AMA (Agence mondiale antidopage) début 2016. Sharapova affirme n'avoir pas vérifié la liste à temps, et avoir continué à prendre son meldonium sans s'apercevoir qu'il venait d'être interdit.
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