La décision favorable, prise à l'unanimité du Conseil de l'Association européenne d'athlétisme (AEA) réuni vendredi à Paris, ne faisait plus de doute, alors que la Ville-Lumière était la seule candidate suite au retrait il y a plusieurs mois de Tbilissi (Géorgie).
Dix-sept ans après les Championnats du monde 2003 qui avaient fait le plein pour les sessions du soir de quelque 80.000 spectateurs au stade de France à Saint-Denis, les +Europe+ de 2020 auront lieu au stade Charléty (XIIIe arrondissement), enceinte dédiée à l'athlétisme mais à la contenance moindre (quelque 20.000 places).
Néanmoins, si Paris était désignée hôte des JO-2024, "les choses peuvent évoluer d'ici trois ans" et le stade de France supplanter Charléty, a souligné une source proche du dossier.
La compétition aura lieu moins de trois semaines après la clôture des JO de Tokyo (24 juillet-9 août).
"C'est une plus-value d'organiser ces championnats après les Jeux (contrairement aux éditions 2012 et 2016), avec des athlètes en forme et des revanches en perspective", a indiqué Svein Arne Hansen, président de l'AEA.
"Il n'y a pas eu d'hésitation sur la qualité du dossier présenté. Pour nous, il s'agit d'un événement que nous espérons fédérateur dans l'optique de la candidature de Paris aux Jeux 2024", a souligné André Giraud, président de la Fédération française d'athlétisme (FFA).
Ambassadeurs
Les marraine et parrain de la manifestation sont à la hauteur de l'événement: la triple championne olympique (1992/1996) Marie-José Pérec, qui sera chargée des relations internationales, et le marcheur Yohann Diniz, triple champion d'Europe du 50 km (2006, 2010, 2014).
Depuis que l'AEA a choisi en 2012 un rythme biannuel pour sa compétition majeure, les joutes continentales ont lieu une fois sur deux en année olympique, et les marcheurs n'y sont pas conviés.
En 2012 et 2016, de nombreux cadors avaient renoncé aux Championnats d'Europe pour se focaliser sur les JO un mois plus tard.
Président du comité d'organisation, Pierre Weiss a expliqué que le budget serait "équilibré" à hauteur de 16 millions d'euros. "On ne s'est pas engagé avant d'avoir des garanties", a-t-il précisé.
M. Weiss a aussi insisté sur le fait que les athlètes, logés à la Cité universitaire en chambres individuelles dans un parc de 34 hectares, pourront se rendre à pied au stade. D'autre part, la mairie de Paris s'est engagée à refaire la piste du stade, le revêtement actuel datant de 1994.
Cendrée
On sera loin de la cendrée de Colombes, qui avait accueilli du 3 au 5 septembre 1938, pour la seconde édition des +Europe+ (la première avait eu pour cadre Turin en 1934), seulement les compétitions masculines.
Les épreuves dames avaient été organisées deux semaines plus tard à Vienne, capitale de l'Autriche à peine annexée par l'Allemagne.
A Colombes, l'Allemand Rudolf Harbig, qui allait l'année suivante établir à l'Arena de Milan un prodigieux record du monde du 800 m (1 min 46 sec 6/10e), avait survolé le double tour de piste et terminé le relais 4x400 m en vainqueur.
La funeste histoire était déjà en marche et Harbig fut tué, en détenteur de trois marques mondiales (400/800/1000 m), à la tête de son unité parachutiste sur le front ukrainien, le 5 mars 1943.
Histoire encore, avec le sprinteur Néerlandais Tinus Osendarp, auteur du doublé 100/200 m à Colombes.
Collaborateur revendiqué durant l'occupation nazie des Pays-Bas, Osendarp fut condamné après la guerre.
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