A 16h30 (14h30 GMT), heure à laquelle les avions de l'Allemagne nazie bombardaient la petite ville basque, des représentants d'institutions et d'associations ont déposé des couronnes de fleurs au cimetière Zollo, pour commémorer la tragédie qui inspira la toile "Guernica" de Pablo Picasso.
"Une pluie de feu, de sang et de mort nous est tombée dessus", a rappelé un survivant de l'attaque, Luis Iriondo, 94 ans, s'exprimant devant quelque 200 personnes qui se sont recueillies dans le cimetière où est érigé un monument dédié aux victimes.
Il a appelé à l'arrêt des bombardements dans le monde, évoquant la guerre en Syrie et les récentes menaces nucléaires de la Corée du Nord.
"S'ils avaient souffert comme moi, ils ne feraient pas de telles choses", lance Sabino Iza Badiola, à l'adresse des dirigeants du monde. Il avait huit ans au moment du bombardement de Guernica, où il était venu faire des courses avec sa mère.
Auparavant, à l'heure où les premiers avions de la Légion Condor allemande avaient survolé la ville, les sirènes antiaériennes et les cloches de la ville avaient retenti, comme celles qui avertirent les habitants, le 26 avril 1937, du drame qui approchait.
"Le bombardement ? Il était horrible, c'est tout ce que je peux dire", a déclaré à l'AFP Rosi Nebreda, 88 ans, qui était cachée dans un abri avec ses soeurs et sa mère ce jour-là.
"On n'entendait que le bruit des bombes" et "quand nous sommes sorties, tout Guernica était en train de brûler", se souvient-elle, attablée à un banquet des survivants auquel étaient invités deux descendants de membres allemands de la Légion Condor, invités au nom de la réconciliation.
Selon les historiens, l'attaque a causé la mort de 150 à 300 personnes.
Les survivants "n'expriment pas un sentiment d'amertume ou de haine contre les Allemands, mais veulent comprendre, apprendre ce qu'il s'est passé", explique à l'AFP Andreas Schäfter, coordinateur de la fondation Gernika Gogoratuz (Souvenir de Guernica).
"Je crois que c'est un devoir pour qui vit ici" de venir, a ajouté Nieves Onaindia, institutrice de 63 ans venue d'un village voisin. "C'est important que l'on s'en souvienne pour les générations suivantes, afin que ce genre de choses ne se reproduise pas".
Une marche silencieuse aux flambeaux devait encore se dérouler une fois la nuit tombée.
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