Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, présentera à 13H30 (17H30 GMT) le plan élaboré par l'administration, dont il a donné les grandes lignes mercredi matin à Washington.
La Maison Blanche va demander au Congrès de réduire le taux d'imposition des entreprises américaines à 15%, au lieu de 35% actuellement.
Le taux actuel est l'un des plus élevés des pays riches de l'OCDE, bien que le taux effectif soit souvent bien inférieur en raison des différentes exemptions et déductions.
"Ce sera la plus grande baisse d'impôt et la plus grande réforme fiscale de l'histoire de notre pays", a affirmé M. Mnuchin lors d'un événement organisé par la publication "The Hill".
Donald Trump, qui a pris ses fonctions en janvier, avait promis pendant sa campagne de réformer les impôts et de diminuer la charge fiscale pesant à la fois sur les entreprises et les ménages.
Avec cette réforme, il lance un nouveau chapitre de son mandat, alors que la Maison Blanche vante le bilan des 100 premiers jours (Syrie, réduction des arrivées de clandestins, Cour suprême, déréglementation...), amaigri par les échecs du décret migratoire et de l'abrogation de la loi sur la santé "Obamacare". Samedi sera le 100e jour depuis le 20 janvier.
Le but est aussi de réduire et de simplifier l'impôt sur le revenu pour les particuliers, au point de pouvoir faire sa déclaration annuelle "sur une grande carte postale", selon le secrétaire au Trésor.
L'administration soutient qu'une réduction relancera la croissance et que les recettes supplémentaires dégagées par une accélération de l'économie compenseront le manque à gagner pour le budget fédéral.
Les négociations commencent
M. Mnuchin a également laissé entendre que cette réforme ne comprendrait pas de taxes sur les importations, ce qui serait un désaveu pour le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan.
Cette "taxe d'ajustement à la frontière" était la pierre angulaire du plan officiel du parti républicain pour la remise à plat du code des impôts, qu'il a élaboré depuis des mois.
"C'est grosso modo exactement ce que nous voulons", a minimisé Paul Ryan lors d'une conférence de presse au Capitole. "Il y a du progrès, on arrive doucement au même point..."
La proposition de la Maison Blanche est à ce stade... une proposition.
Elle devra dans tous les cas passer à la moulinette du Congrès, contrôlé par les républicains, mais où les démocrates disposent d'une minorité de blocage au Sénat. La majorité devrait utiliser une procédure accélérée, mais certaines conditions budgétaires seront requises.
En l'état, sans contrepartie pour les ménages, la baisse d'impôt sur les entreprises est rejetée par l'opposition démocrate.
"Si c'est une énorme réduction d'impôt pour les très riches, ça ne passera pas chez les démocrates", a réagi Chuck Schumer, chef de file démocrate du Sénat.
Les républicains, eux, sont a priori favorables à une réduction de l'impôt, mais pas au prix de gonfler le déficit fédéral. C'est pour cette raison que Paul Ryan veut une taxe à l'importation, afin de compenser le manque à gagner.
Depuis les dérives des années Bush et les dépenses du début des années Obama, les républicains se sont posés en garants de l'équilibre budgétaire, certains allant jusqu'à défendre un amendement constitutionnel pour interdire les déficits.
De nombreux économistes, y compris proches des républicains, raillent l'idée popularisée dans les années 1980 que la croissance engendrée par la baisse d'impôt fera rentrer suffisamment de nouvelles recettes fiscales pour empêcher les déficits.
"Je ne connais pas de cas où une réduction d'impôt se soit financée d'elle-même", dit à l'AFP Mark Mazur, ex-secrétaire adjoint au Trésor de l'administration Obama, aujourd'hui directeur de l'Urban-Brookings Tax Policy Center.
"Il n'y a jamais eu une seule analyse crédible (...) pour suggérer que les réductions d'impôts vont se financer elles-mêmes", assure aussi le républicain Douglas Holtz-Eakin, président du centre d'études économiques American Action Forum.
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