Il s'agit de la première attaque de ce type contre une installation pétrolière rapportée par l'Arabie saoudite depuis le début de son intervention au Yémen en 2015, bien que les Houthis aient affirmé avoir visé avec des missiles, à au moins deux reprises, de tels sites en territoire saoudien.
L'embarcation utilisée dans l'attaque mardi était partie d'une petite île yéménite en mer Rouge, selon un communiqué du ministère saoudien de l'Intérieur.
Elle était bourrée d'explosifs et contrôlée à distance, mais elle a été interceptée à une distance d'un mille et demi marin de l'objectif visé, un quai et une station de distribution de produits pétroliers du géant pétrolier Aramco, d'après ce communiqué.
L'embarcation a commencé à prendre de la vitesse au fur et à mesure qu'elle s'approchait de l'installation pétrolière située dans la province de Jazan, atteignant les 34 noeuds, selon la même source.
"Les patrouilles des gardes-côtes ont constaté, lors de l'interception, qu'il n'y avait pas de présence humaine à bord de l'embarcation", écrit le ministère dans son communiqué.
Elles ont alors ouvert le feu sur les moteurs du bateau, ce qui a permis de le stopper. Les gardes-côtes ont ensuite inspecté l'embarcation en coordination avec la marine de guerre pour découvrir qu'elle était bourrée d'explosifs, précise le communiqué.
Cette attaque montre un degré de sophistication assez avancé de la part des rebelles Houthis qui avaient mené une autre attaque audacieuse, fin janvier, contre une frégate de la marine saoudienne en mer Rouge.
Le ministère saoudien de l'Intérieur a affirmé mercredi que les gardes-côtes resteraient vigilants pour mettre en échec "toutes les tentatives terroristes et protéger les frontières terrestres et maritimes" du royaume.
L'Arabie saoudite conduit au Yémen une coalition arabe qui soutient sur le terrain depuis mars 2015 les forces du président Abd Rabbo Mansour Hadi contre les Houthis, rebelles issus de l'importante minorité zaïdite, alliés à des unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh et accusés de liens avec l'Iran.
'Agir rapidement'
Le sud du territoire saoudien est régulièrement la cible de tirs de missiles attribués aux Houthis, qui ont fait des dizaines de morts civils et militaires.
Les Houthis et leurs alliés sont soupçonnés d'avoir tiré des missiles contre des navires américains en mer Rouge à au moins deux reprises en octobre dernier.
Les Etats-Unis, alliés de l'Arabie saoudite, avaient répondu en tirant le 13 octobre cinq missiles de croisière sur trois stations radar rebelles.
Depuis l'intervention de la coalition arabe, plus de 7.700 personnes, en majorité des civils, ont été tuées et 42.500 blessées dans le conflit au Yémen. Toutes les médiations de l'ONU et sept accords de cessez-le-feu ont échoué.
Le conflit a exacerbé la crise humanitaire dans ce pays qui était déjà avant la guerre le plus pauvre de la péninsule arabique.
Mardi, les participants à une réunion des donateurs sur le Yémen au siège de l'ONU de Genève ont promis 1,1 milliard de dollars d'aide humanitaire pour 2017.
Les Nations unies avaient lancé en début d'année un appel pour récolter 2,1 milliards de dollars afin de répondre aux besoins humanitaires du Yémen, menacé par la famine cette année.
"La famine peut être évitée si nous agissons rapidement", a déclaré mardi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à l'issue de la conférence à Genève. Il a souligné que l'ONU réclamait désormais avant tout aux parties belligérantes de garantir un "accès sans entraves" pour les humanitaires.
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