M. Juncker, invité par la Première ministre britannique conservatrice, sera accompagné par Michel Barnier, le négociateur en chef de l'Union européenne.
Autour d'un dîner de travail à Downing Street, les trois responsables discuteront du "processus des négociations de l'article 50", a indiqué une porte-parole de la Commission, Mina Andreeva.
Il s'agira de la première rencontre entre M. Juncker et Mme May depuis le déclenchement le 29 mars de cet article, point de départ de deux ans de négociations à l'issue desquelles le Royaume-Uni fera ses adieux à l'UE.
Depuis son activation, plusieurs hauts responsables européens se sont succédé dans la capitale britannique: le président du Parlement européen Antonio Tajani, la semaine dernière, et le président du Conseil européen Donald Tusk, le 6 avril.
Ce ballet diplomatique montre que le Royaume-Uni envisage "les négociations d'une manière constructive et avec bonne volonté", a assuré mardi le porte-parole de Theresa May.
Reste qu'il ne ressortira probablement pas grand chose de la rencontre de mercredi, a indiqué à l'AFP Nina Schick, co-directrice du cabinet de conseil Hanbury strategy.
"Ils pourraient réitérer leurs positions en amont des discussions", tandis qu'une déclaration sur les droits des travailleurs européens n'est pas exclue, a-t-elle ajouté.
Theresa May a déjà indiqué qu'elle souhaitait conserver une relation "spéciale" avec l'UE, tout en optant pour ce qui est généralement présenté comme un Brexit "dur" incluant notamment la sortie du marché unique.
L'UE durcit sa position
L'UE a de son côté durci sa position sur plusieurs dossiers clefs -les droits des citoyens après la sortie du Royaume-Uni, l'avenir des services financiers et la facture du divorce-, comme le montre un projet d'"orientations de négociations" consulté mardi par l'AFP.
L'UE, qui a fait de la défense des droits des citoyens de l'UE au Royaume-Uni (et inversement des ressortissants britanniques dans le reste de l'UE) l'une de ses trois priorités, cherchera à garantir "le droit d'acquérir la résidence permanente" pour les personnes ayant vécu légalement cinq ans sur le territoire britannique, selon ce document.
Ce projet d'orientations de négociations est plus ferme également sur la question du secteur financier, que l'UE veut protéger de toute perturbation liée à la sortie de la City, principale place financière européenne, du marché unique.
Quant à la facture que devra régler Londres en quittant l'UE, c'est l'un des dossiers les plus sensibles des négociations, Bruxelles ayant déjà indiqué qu'elle serait "salée". Elle a été évaluée côté européen à environ 60 milliards d'euros.
Le texte négocié à Bruxelles par les représentants des 27 Etats membres, dont une première version a été présentée fin mars, doit encore être finalisé jeudi en conseil des ministres, avant d'être signé samedi au cours d'un sommet extraordinaire des dirigeants, hors Royaume-Uni, réunis à Bruxelles.
Les Etats membres devront ensuite adopter des "directives" plus détaillées le 22 mai, lors d'une réunion qui confiera également au Français Michel Barnier son mandat de négociateur en chef pour les 27.
L'UE espère entamer les négociations sur l'article 50 après les élections générales anticipées prévues au Royaume-Uni le 8 juin. Ce scrutin a été convoqué par Theresa May, qui espère en sortir renforcée pour négocier le Brexit.
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