"Nous voulons qu'autant de personnes que possible expérimentent notre technologie", affirme le patron de Waymo, la filiale dédiée du groupe, John Krafcik dans un blog annonçant les essais avec des clients.
Des tests ont déjà été menés discrètement au cours du mois écoulé avec quelques passagers à Phoenix en Arizona, mais Waymo veut désormais les ouvrir plus largement à d'autres résidents de cette région.
"Durant la durée de cet essai, nous accepterons des centaines de personnes avec des profils et des besoins de transports variés, qui souhaitent faire des trajets et donner leurs impressions sur les voitures sans chauffeur de Waymo", explique John Krafcik.
"Plutôt que de proposer aux gens un trajet ou deux, l'objectif de ce programme est de donner aux participants l'accès à notre flotte tous les jours, à n'importe quelle heure, pour aller n'importe où dans une zone grande comme environ deux fois San Francisco", ajoute-t-il.
Waymo espère ainsi apprendre "où les gens veulent aller dans une voiture sans chauffeur, comment ils communiquent avec [ses] véhicules, et quelles informations et commandes ils veulent avoir à l'intérieur".
Même si, à terme, l'objectif est d'avoir des voitures totalement autonomes, pour ces premiers tests un ingénieur de Waymo restera présent dans le siège du conducteur pour superviser en permanence le bon déroulement des trajets. Ces trajets seront gratuits pour les passagers.
Waymo dit pour l'instant accepter "un nombre limité" de passagers, mais vouloir étendre son programme au fil de l'année. La société va parallèlement élargir sa flotte de véhicules de tests avec une grosse commande de 500 monospaces Pacifica supplémentaires auprès du constructeur automobile Fiat-Chrysler (FCA).
Pression sur Uber
La plupart des constructeurs automobiles, mais aussi de nombreux groupes du secteur technologique, travaillent actuellement sur les véhicules autonomes.
Google avait toutefois été l'un des pionniers et Waymo dit aujourd'hui avoir parcouru près de 4,8 millions de kilomètres sur les routes américaines avec sa flotte.
Celle-ci est constituée essentiellement de berlines Lexus de Toyota sur lesquelles Waymo a installé ses équipements, ainsi que de monospaces Chrysler Pacifica spécialement adaptés aux besoins de l'entreprise technologique suite à un accord conclu l'année dernière entre Alphabet et FCA.
Alphabet avait alors passé une première commande de 100 monospaces. La production des 500 exemplaires supplémentaires annoncés mardi devrait démarrer le mois prochain, a précisé FCA dans un communiqué séparé.
John Krafcik a souligné que le monospace était "un véhicule polyvalent" particulièrement bien adapté à la nouvelle phase de tests avec de vrais passagers. "La collaboration aide les deux entreprises à apprendre comment amener les voitures autonomes sur le marché, et comprendre les avantages de cette technologie en termes de sécurité et de mobilité".
Avant Waymo, le service de réservation de voiture avec chauffeur Uber avait déjà commencé l'an dernier à embarquer des clients dans ses propres véhicules autonomes.
La nouvelle offensive de Waymo va toutefois renforcer la pression sur le programme d'Uber, déjà victime de plusieurs déconvenues.
Uber a dû suspendre temporairement ses tests plus tôt cette année après qu'une de ses voitures a été impliquée dans un accident. Waymo a également porté plainte en février contre Uber et sa filiale de camions autonomes Otto, les accusant d'avoir volé ses technologies concernant notamment les capteurs lasers dits "Lidar", permettant à un véhicule de "voir" les voitures, piétons ou autres obstacles autour de lui.
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