"Jamais je n'oublierai la belle personne que tu étais": le message d'un ami a été déposé avec une photo sur les Champs-Élysées, à quelques pas de l'endroit où Xavier Jugelé, policier de 37 ans a été tué jeudi soir. Son assassin a tiré sur le car de police garé le long de l'avenue. Xavier Jugelé était au volant, il a pris deux balles dans la tête.
Il était pacsé et allait fêter ses 38 ans le 4 mai.
Le policier effectuait ses derniers jours au sein de la 32e compagnie de sécurisation de la direction de l'ordre public et de circulation (DOPC) de la préfecture de police de Paris. Il devait reprendre quinze jours plus tard un poste à la coopération technique internationale de police (SCOPOL) au sein de la police judiciaire.
Xavier Jugelé était adhérant à Flag!, l'association des policiers lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT) et au syndicat Alliance.
"Nous sommes évidemment bouleversés", a déclaré à l'AFP Michaël Bucheron, président de Flag!. "C'était un garçon volontaire, dynamique, enthousiaste, proche des gens". "Il aimait son métier et était content de changer d'orientation professionnelle" en rejoignant le SCOPOL, continue Michaël Bucheron, pour qui "il était toujours prêt à se remettre en question".
Xavier Jugelé avait notamment participé à des missions au profit de Frontex, l'Agence de surveillance des frontières européennes, en Grèce pour gérer l'afflux de migrants.
- Au Bataclan pour 'défendre nos valeurs' -
Comme nombre de ses collègues, il avait aussi été rappelé le soir du 13 novembre 2015 à l'extérieur du Bataclan, juste après l'attaque jihadiste.
Lorsque la salle de spectacle a rouvert un an plus tard avec un concert de Sting, Xavier Jugelé était parmi les spectateurs. Des journalistes britanniques de la BBC et du magazine People l'avaient interviewé, heureux de trouver un Français "parlant un excellent anglais".
Le jeune homme leur avait alors raconté dans la langue de Shakespeare qu'il souhaitait "célébrer la vie et dire 'non' au terrorisme".
Il était un habitué de la salle de spectacle avant les attentats et se disait "heureux que le Bataclan ait rouvert". "C'est symbolique", avait-il expliqué, "nous sommes ici ce soir en tant que témoins. Nous sommes ici pour défendre nos valeurs". Il était là ce soir-là surtout comme témoin pas nécessairement pour voir le concert, raconte Nick Garnett de la BBC.
Mardi, à 11H00, un hommage national sera rendu à Xavier Jugelé dans la cour de la préfecture de police par le président de la République François Hollande. Des syndicats de police ont eux appelé à un rassemblement à la même heure sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, juste en face de la préfecture, en hommage à leur collègue assassiné.
Le registre de condoléances ouvert vendredi sur le site internet de la préfecture de police a reçu des milliers de messages.
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