Aux États-Unis, au Canada et en Amérique du Sud, les centaines de milliers de ressortissants français étaient appelés aux urnes avec un jour d'avance, décalage horaire oblige, pour départager les onze candidats d'une élection dominée par l'indécision massive des électeurs.
"C'est notre devoir de citoyen qu'on continue ici", estime Adrien Gontier, flanqué d'un béret noir, à la sortie de l'ambassade de France à Washington, transformée pour l'occasion en bureau de vote.
"Et puis on est aux États-Unis, on a vu ce que ça donnait de ne pas voter ou de voter mal. Donc on ne voudrait pas qu'il y ait de (Donald) Trump en France", explique cet Alsacien expatrié dans la capitale américaine, dans une référence à peine masquée à Marine Le Pen.
D'ailleurs, le président américain a estimé que l'attentat de jeudi soir à Paris "aiderait probablement" la présidente du Front national, donnée au second tour - mais jamais gagnante - par tous les sondages depuis plusieurs années.
Exactement 119.773 électeurs français sont inscrits aux États-Unis, dont 11.242 à Washington, soit 30% d'électeurs de plus que pour le premier tour de la présidentielle en 2012, selon les chiffres de l'ambassade.
Les mesures de sécurité ont été "renforcées" sur les 69 bureaux de votes à travers les États-Unis, compte-tenu du "contexte actuel", précise-t-elle, notamment avec l'appui de sociétés de sécurité privées et "des polices locales informées de la tenue des scrutins".
'Les attentats mobilisent'
Dans cette campagne qui s'est muée ces dernières semaines en course à quatre, avec les sondages donnant Marine Le Pen et Emmanuel Macron en tête, poursuivis par François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, "rien ne nous a été épargné", s'est indigné Alain Letort, sous son parapluie devant l'ambassade de la capitale américaine.
"Des mensonges, des bassesses, des coups personnels", a repris cet homme à la moustache.
A Buenos Aires, le premier étage du majestueux palais Ortiz Basualdo, siège de l'ambassade de France, s'est aussi transformé en bureau de vote pour recueillir les suffrages des 15.000 Français installés en Argentine.
Pierre Aguerre, 78 ans, médecin à la retraite, s'est déplacé "contre l'extrême-droite". "C'est un moment important dans l'histoire de la France", estime ce Franco-Argentin, dont la famille a émigré en Argentine en 1919.
"Il y a beaucoup de monde qui vient voter, je crois que les attentats mobilisent", avance son épouse de 75 ans, Noémie Nabel, en référence à la fusillade revendiquée par le groupe État islamique lors de laquelle un policier a été tué.
Branchée tous les matins sur France Inter et "hyper connectée" avec l'actualité française, Caroline Rostain, 41 ans, femme d'expatrié, a été elle "surprise par le côté rocambolesque de la campagne, les affaires, les fluctuations des sondages, le débat électoral dispersé".
"J'ai été déçue par autant de manque de transparence et d'éthique durant la campagne", juge-t-elle, vingt-quatre heures avant que la France métropolitaine ne se rende elle aussi aux urnes, à partir de 8H00 dimanche.
"Je pense que nous sommes en retard par rapport à nos voisins européens."
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