Deuxième opus d'une trilogie entamée en 2012 par le metteur en scène Ahmed Madani, F (l) ammes donne la parole à de jeunes filles de banlieue issues de l'immigration. Après avoir évoqué les mauvais garçons dans Illumination(s), il offre à son public un contrepoint avec cette pièce exclusivement féminine:
Pourquoi avoir choisi de traiter ce sujet?
"En interrogeant des jeunes des quartiers populaires, j'ai voulu mettre en perspective les situations personnelles et l'histoire nationale. J'avais aussi besoin de me remettre en question en tant qu'artiste, de donner du sens et une nouvelle dynamique à mon travail et de prendre des risques avec ce sujet de société".
Comment avez-vous procédé pour votre casting?
"Pendant deux ans, j'ai organisé de nombreuses rencontres avec ces jeunes. J'ai rencontré de très nombreuses jeunes femmes au cours d'audition et j'ai échangé longuement avec elles afin de créer cette pièce. J'ai retenu dix jeunes femmes pour ce projet avec qui j'ai pu établir une vraie complicité.
Comme le spectacle alterne une dimension chorale et une dimension frontale, il fallait que l'énergie du groupe fonctionne. Toutes ont entre 18 et 25 ans, elles habitent des quartiers populaires et leurs parents ont connu l'exil. Mais il fallait aussi qu'elles acceptent l'échange et le dialogue et qu'elles veulent bien se confier, qu'elles parviennent à être elles-mêmes sur scène."
Comment avez-vous écrit ce spectacle?
"Ces actrices non-professionnelles m'ont permis de remettre en question ma pratique artistique. Il s'agit de confidences, d'une introspection. J'ai pu réunir de très nombreux récits qu'il a fallu combiner, mais il n'y a pas eu d'écriture avant le premier jour de casting. Je voulais que les mots soient en cohérence avec les personnages, que cette création leur appartienne. Il s'agit d'un véritable projet collectif"
Peut-on parler de théâtre documentaire?
"Non, ce n'est pas du théâtre documentaire, les actrices restituent leurs expériences mais aussi le vécu d'autres personnes. Je voulais faire de cette pièce une expérience poétique et passer de l'intime à l'universel. Il ne s'agit pas seulement de témoignages compilés mais d'une oeuvre artistique à part entière: des propos que l'oeuvre du plasticien vidéaste Nicolas Clauss parvient à sublimer sur scène".
Pratique. Jeudi 27 et vendredi 28 avril à 20h. Théâtre de la Foudre à Petit-Quevilly. Tarifs 9 à 14€. 02 35 03 29 78
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