"L'épreuve de vérité va arriver, nous sommes à J-4 ! Nous allons tourner le dos à cette gauche qui, sous couvert de progrès et de prospérité, a étendu partout misère et désespoir et à cette droite qui n'a jamais défendu identité nationale et patrie!", a lancé la candidate FN.
Devant elle, près de 5.000 personnes et quelques centaines de sièges vides. Il y avait eu "cinquante cars mobilisés" pour l'occasion, selon un responsable frontiste.
"Nous sommes légitimes à ne pas vouloir que notre pays soit réduit à être un corridor de passage, un gigantesque hall de gare, une auberge espagnole où la seule identité malheureuse, comme l'a dit Alain Finkielkraut, interdite, serait l'identité française", a poursuivi Mme Le Pen. Son discours avait été précédé par des interventions de sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, députée du Vaucluse, et du sénateur-maire FN Stéphane Ravier.
"Je vous propose de reprendre la barre de notre destin dans une France juste et fière, une France souveraine et puissante, une France à nouveau unie et sûre d'elle-même et pour cela, j'ai besoin de vous!" a imploré cette eurodéputée, lançant un nouvel appel à la mobilisation comme ces derniers temps à Perpignan, Paris ou Pageas (Haute-Vienne).
"Qu'aucun patriote ne manque à l'appel, qu'aucun ne s'égare dans je ne sais quelle stratégie électorale", a-t-elle demandé. "Il me faut dimanche le plus haut score possible, c'est la condition de la victoire au second tour!"
"Pas d'abstention, pas de dispersion non plus, tous au rendez-vous!", a insisté la présidente du FN.
Son meeting avait été auparavant un condensé de plusieurs mois de campagne frontiste, avec un discours toutefois axé autant sinon plus sur la "protection sociale" que sur la "protection de l'identité".
Mme Le Pen, qui a longuement énuméré une bonne partie de ses 144 engagements présidentiels présentés en février, doit pourtant espérer le soutien de l'électorat de droite comme celui de Paca, sensible aux thématiques identitaires, pour l'emporter.
Les sondages semble montrer une défavorable pente douce. Après avoir atteint jusqu'à 30% des intentions de vote de premier tour calculées en novembre, la candidate FN paraît depuis en érosion irrégulière mais persistante, désormais autour de 22-23%.
Plus ennuyeux pour elle: plusieurs sondages font apparaître qu'Emmanuel Macron, annoncé depuis début février comme son principal poursuivant, la devance désormais, mais aussi que François Fillon et Jean-Luc Mélenchon semblent avoir rattrapé une partie de leur retard au bénéfice du tassement des deux favoris de premier tour.
Propositions chocs
Dans la dernière ligne droite, la dirigeante d'extrême droite a centré son propos sur l'immigration et la sécurité et multiplié formules et propositions chocs à destination de son camp, comme un "moratoire sur toute l'immigration légale" ou des louanges de la colonisation qui a "beaucoup apporté, notamment à l'Algérie".
Risque-t-elle de rater son accès au second tour ? Un de ses soutiens n'a "aucun doute: elle sera en tête assez nettement. C'est l'une des clés du succès".
Au programme d'ici la fin de la campagne officielle vendredi soir, la dernière émission jeudi soir sur France 2, à laquelle Mme Le Pen devrait "normalement" participer, et un événement vendredi, sur lequel les frontistes gardent le secret.
Des "options" ont ensuite été posées pour l'éventuel entre-deux-tours : à Nice, le jeudi 27, au parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis), près de Paris, le 1er mai.
Des meetings qui se tiendraient probablement sous haute sécurité vu le degré élevé de menace terroriste, comme à Marseille mercredi. Barrières de sécurité, fouilles des sacs et palpations sous les yeux de policiers lourdement armés, les sympathisants de Marine Le Pen devaient passer plusieurs contrôles pour accéder à son meeting.
Plus de 300 manifestants ont protesté dans Marseille contre la venue de la candidate du FN, avant quelques échauffourées.
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