"Si je suis ému, c'est parce qu'au terme de la saison, j'arrêterai ma carrière de joueur de rugby", a-t-il déclaré mercredi lors d'une conférence de presse au stade Ernest-Wallon, des trémolos dans la voix.
"C'est un moment très particulier, chargé d'émotion pour moi mais pas triste parce que je vais pousser grandement avec beaucoup d'enthousiasme la porte que j'avais commencée à entrouvrir, celle de ma deuxième vie d'entrepreneur", a ajouté le joueur, qui a deux sociétés dans le marketing digital et l'import-export de produits alimentaires.
Né à Abidjan d'un père français et d'une mère ivoirienne, "Titi", qui débarque en France à Périgueux (Dordogne) à l'âge de 10 ans, est arrivé sur le tard au rugby. Amené par des copains du lycée en cachette de sa mère alors qu'il faisait du judo depuis son plus jeune âge.
Sans jamais imaginer "un jour que j'allais connaître la carrière que j'ai connue", a-t-il souligné.
Cinq fois champion de France
"La décision un jour de venir mettre des crampons et un short a littéralement changé ma vie et a fait d'un ado timide quelqu'un qui a pris confiance en lui. Ce sport a littéralement changé ma vie et je lui dois beaucoup", a-t-il souligné.
Timide et réservé, ce qu'il est toujours, le troisième ligne aile se révèle vite toutefois comme un meneur naturel, qui s'impose comme capitaine du Stade Toulousain et du XV de France.
En 16 ans de carrière professionnelle, Dusautoir a tout gagné en club: cinq titres de champion de France (2005 et 2006 avec Biarritz, 2008, 2011, 2012 avec Toulouse) et un titre de champion d'Europe (2010) avec les Rouge et Noir.
Capitaine le plus capé (56 en 80 sélections) de l'histoire du XV de France, il s'arrête en revanche avec les Bleus à la porte de l'exploit en finale de la Coupe du Monde 2011 à Auckland face aux All Blacks (7-8), ce qui reste "indéniablement" le "pic" de sa carrière.
Cardiff, début et fin de l'histoire en Bleu
Appelé pour la première fois en Bleu en 2006, Dusautoir se révèle aux yeux de la planète rugby le 6 octobre 2007, en quarts de finale de la Coupe du Monde à Cardiff face à ces mêmes All Blacks.
Avec un essai et 29 plaquages comptabilisés --38 selon l'entraîneur de la défense David Ellis qui a également retenu les "assistances"--, il porte le XV de France vers un exploit (20-18) et gagne au Millenium Stadium son surnom de "Dark Destroyer".
Ironie de l'histoire, sa boucle sous le maillot frappé du coq sera refermée huit ans plus tard au même endroit, toujours face aux All Blacks qui imposent à la France une humiliante déroute (62-13) en quarts de finale de la Coupe du monde 2015.
Dusautoir, qui a également réalisé en 2010 le Grand chelem dans le Tournoi des six nations, aurait rêvé d'une autre fin en partant sur "le rêve absolu" de soulever un nouveau Brennus place du Capitole mais le Stade Toulousain, où il est arrivé il y a onze ans, ne disputera pas les phases finales du championnat pour la première fois depuis quatre décennies.
"J'en suis le premier attristé et je suis sûr que le Stade Toulousain, qui cette saison a mis un genou au sol, se relèvera et saura utiliser ce moment difficile et inédit dans l'histoire du club pour revenir plus fort", a-t-il espéré.
Mais ce sera sans capitaine Dusautoir qui va laisser un grand vide derrière lui.
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