Parmi les plus exigeantes au monde, elles sont contestées par une partie des médias qui les jugent pas toujours faciles à mettre en oeuvre.
Depuis lundi 10 avril et jusqu'à vendredi, les télévisions et les radios doivent proposer à tous les candidats et leurs soutiens des temps de parole et d'antenne (les sujets qui leur sont consacrés) strictement identiques. Et ce dans des conditions de programmation comparables, sous le contrôle du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
Si cette période d'égalité a été raccourcie de cinq à deux semaines par rapport aux précédentes élections, elle reste un casse-tête pour les médias concernés dont certains ont interpellé le régulateur.
"Nous n'avons pas besoin d'injonctions ou de décompte tatillon et surtout nous devons hiérarchiser l'information, la proportionner", a déploré le chef du service politique de France Inter Frédéric Métézeau la semaine dernière dans un éditorial intitulé "le CSA ruine le travail des journalistes".
"A vouloir trop raffiner la recherche de l'égalité, l'autorité publique, le CSA, se fourvoie", a commenté de son côté dans un éditorial l'ancien directeur de L'Express Christophe Barbier.
Pour équilibrer le comptage, certains médias ont joué sur le décompte des chroniques, prises en compte dans le temps d'antenne à moins d'être "explicitement défavorables", une notion assez vague, a confié un dirigeant d'un groupe radiophonique.
"Qu'il y ait pendant quinze jours une chance pour tous les candidats, grands ou petits, d'exposer leurs idées et leurs programmes, cela permet d'éclairer le choix de tous les citoyens", fait valoir Sylvie Pierre-Brossolette, conseillère au CSA.
"C'est peut-être lourd, c'est peut-être compliqué mais c'est aussi ce qu'il y a de plus juste. Il y a des pays, notamment de l'autre côté de l'Atlantique où la campagne a été confisquée par un candidat, qui auraient sûrement aimé avoir quelques règles", explique-t-elle à l'AFP, dans une allusion à la campagne américaine.
Fermeture à 19H00
Problème : ces règles ne s'appliquent pas sur internet, le CSA précisant sur son site que "la simple diffusion d'un flux vidéo sur un site internet ne répond pas à la définition d'un service de télévision".
Internet est pourtant partie intégrante du dispositif de communication des candidats, avec notamment des vidéos live ou des chaîne YouTube, recommandées aux internautes par des algorithmes qui tendent à renforcer leurs opinions. Il est aussi devenu une habitude : les Français devraient passer cette année quatre heures par jour en ligne contre 3H51 devant le poste de télévision, selon les prévisions de la société d'études eMarketer.
"La loi nous impose aussi un décompte linéaire à onze, à l'heure de la réécoute délinéarisée : podcasts, sites web, réseaux sociaux et applis où l'on ne peut pas mesurer le temps de parole...", regrettait ainsi Frédéric Métézeau.
"Les grands moments de la campagne, ceux qui ont le plus de conséquences sur le destin des candidats, les carrefours d'audience, ça se passe quand même à la télévision et à la radio", se défend Sylvie Pierre-Brossolette.
Le CSA a en revanche demandé l'assouplissement d'une autre règle controversée, celle de la non-publication de sondage la veille et le jour du scrutin, mais le législateur n'a pas suivi, regrette-t-elle.
Alors que les médias français sont soumis à un embargo de publication des estimations de résultats jusqu'à 20 heures le jour de l'élection, sous peine d'une amende pouvant aller jusqu'à 75.000 euros, les médias étrangers, notamment suisses et belges, diffusent ces résultats dès qu'ils sont disponibles, des informations largement relayées sur les réseaux sociaux.
Pour éviter ces divulgations avant l'heure, les députés ont repoussé la fermeture des bureaux de vote de 18 à 19 heures, avec une possibilité jusque 20 heures pour les villes le souhaitant. Le début du dépouillement, et donc des estimations, étant repoussé d'autant.
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