A 17H00, le taux de mobilisation s'élevait à 18%, selon le ministère de la Santé.
Dans l'après-midi à Paris, plus de 200 personnes s'étaient rassemblées dans une ambiance bon enfant devant le ministère de l'Enseignement supérieur, où a été reçue une délégation.
Interpellant aussi la ministre de la Santé Marisol Touraine, ils brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "touche pas à mon internat" ou encore "les rognons c'est 5 ans de cuisson", en référence à la durée de formation nécessaire, selon eux, à la néphrologie.
Plus tôt dans la journée, une centaine d'internes s'étaient réunis devant le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Rouen pour dénoncer la mise "en danger" de leur formation.
"Cette réforme n'est pas applicable pour le mois de novembre. Il n'y a aucune urgence à la faire. On demande le report d'un an", a expliqué Sabrina Sidali, représentante des internes de spécialités médicales de l'ex-Haute-Normandie.
L'Intersyndicat national des internes (Isni) rejoint par le Synmad, syndicat des médecins hépato-gastro-entérologues, a appelé une grève illimitée à partir de mardi pour demander l'allongement du temps de formation de certaines spécialités dans le cadre de la réforme du troisième cycle des études médicales qui devrait s'appliquer à partir de novembre.
'Formation sacrifiée, patients enterrés'
Cette réforme très attendue maintient notamment un cursus en quatre ans en cardiologie, néphrologie et hépato-gastro-entérologie, alors que l'Isni en réclame cinq.
Venu de Bordeaux pour manifester à Paris, Guillaume, interne en cardiologie, s'inquiète même de voir "baisser" la durée de sa formation, la réforme prévoyant d'augmenter les responsabilités des internes "sans chef qui les supervise" dès la 4e année, soit un an plus tôt qu'actuellement.
"On ne sait pas à quelle sauce on va être mangés", dénonce aussi Adrienne devant le CHU de Bordeaux où une quarantaine de grévistes étaient rassemblés.
A Marseille, une cinquantaine d'internes ont scandé "formation sacrifiée, patients enterrés" devant l'hôpital de la Timone, l'un d'eux se couchant dans un cercueil.
"Une réforme sans concertation est une réforme bâclée", estime Julien Breysse, du syndicat SAIHM (syndicat autonome des internes des hôpitaux de Marseille), en accusant l'actuel gouvernement de vouloir précipiter sa mise en place "à cause du calendrier électoral".
A Tours, 34 internes du CHU s'étaient mis en grève et une quarantaine à Poitiers, selon l'Isni. Ils étaient une cinquantaine à Lyon et une soixantaine à Besançon.
"La santé, c'est dur. On ne veut pas des médecins trop vite formés", explique Bastien Louguet, président de l'association des internes et chefs de cliniques de Besançon.
Dans un communiqué, le syndicat des internes en médecine générale Isnar-IMG a de son côté réaffirmé sa volonté de voir "aboutir" une "réforme progressiste" "dès la rentrée universitaire 2017".
L'association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) s'est, elle, prononcée pour "une prolongation de la concertation" mais contre "un report complet" de la réforme.
Reste que l'Isni va "probablement poursuivre le mouvement, chaque jour dans une ville différente", a expliqué à l'AFP son président Olivier Le Pennetier, après avoir été reçu au ministère. "Nous n'avons eu aucune réponse concrète à nos inquiétudes", a-t-il déploré, raillant les invitations au dialogue, "illusoires à quelques jours d'un changement de gouvernement".
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