"Bonjour, pour les procurations, c'est où ?" Devant le commissariat du 9ème arrondissement à Paris, les demandes s'enchaînent. "Vous allez attendre, il y a du monde", prévient l'officier de police en poste, avant de renvoyer Nawal, 30 ans, au tribunal d'instance de la rue parallèle, où sont gérées les procurations pendant la journée.
Effectivement, une quarantaine de personnes font la queue, formulaire à la main, devant la table à laquelle sont assis les trois policiers qui gèrent les procurations.
"C'est assez fastidieux mais ça permet aux gens de ne pas patienter une heure, en sachant qu'ils doivent aller bosser", raconte l'un d'entre eux.
La plupart passent faire leur procuration au moment de leur pause déjeuner ou à la sortie du travail.
"Depuis le 3 avril environ, ça n'arrête pas", explique ce même officier, notant une "nette progression" par rapport à 2012.
"Ca n'arrête pas"
A Paris, environ 54.000 procurations avaient été établies lors de la dernière élection présidentielle, un chiffre largement dépassé en 2017 - déjà plus de 62.000 procurations ont été traitées, selon la préfecture de police.
Pour demander une procuration, l'électeur doit se présenter personnellement au commissariat, à la gendarmerie ou au tribunal d'instance. Le mandant et le mandataire doivent être inscrits sur les listes électorales de la même commune, et le mandataire ne peut détenir qu'une seule procuration établie en France.
C'est aussi une question de confiance. Juliette, étudiante dans la capitale, qui votera à gauche, hésitait ainsi à confier sa voix à sa grand-mère, de droite.
Le 23 avril, le jour du premier tour, tombe pendant les vacances de printemps en zones A et B, et les autorités ont déjà noté une hausse du nombre de procurations. Quand au second tour, le 7 mai, il aura lieu pendant un pont de trois jours avec le 8 mai férié.
"Ce n'est pas une surprise. Quand on a vu la date des élections, on s'est dit +c'est bon+", les procurations vont augmenter, raconte un responsable du service des élections de la mairie de Nevers (Nièvre), qui a anticipé ce flux.
A Grenoble et Lyon, également en vacances scolaires au moment du premier tour, on note une tendance à la hausse. A Grenoble, un "espace modulaire temporaire" réservé "exclusivement" aux personnes souhaitant établir une procuration de vote a été installé devant l'hôtel de police. "L'affluence y est très importante en permanence", et plus de 5.000 procurations ont déjà été établies, soulignent les autorités.
A la mairie de Sens, dans l'Yonne, on constate "un boom des procurations" par rapport aux élections précédentes. "Ma collègue ne fait que des enregistrements (de procurations) depuis ce matin", explique un responsable du service en charge des élections.
"On avait déjà eu le cas en 2012", ajoute-t-il. Tout le pays était en vacances scolaires au moment du premier tour de la dernière élection présidentielle.
Une fois la procuration établie, il faut la remettre ou la poster à la personne qui ira voter pour l'absent. Pas la partie la plus simple pour certains, comme Cécile, qui s'est fait prendre aux pièges des jours fériés.
"Je suis un boulet: c'est férié aujourd'hui, évidemment la poste est fermée", raconte la jeune femme, qui prenait l'avion le lundi de Pâques. Elle devra donc envoyer sa procuration depuis l'Angleterre, en espérant qu'elle arrive à temps.
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