"Je ne supporte pas la police de la pensée. J'ai dans ma majorité potentielle à la fois Sens Commun et François Baroin, à la fois des gens qui sont très à droite et Nathalie Kosciusko-Morizet et ils ont tous vocation à faire partie de cette majorité, et donc ils ont tous vocation le cas échéant à faire partie du gouvernement", a déclaré M. Fillon sur Europe 1.
"C'est comme ça qu'on gouverne un pays. C'est en ayant une majorité de Français. Il n'y a pas de majorité de Français si on reste uniquement sur un créneau idéologique", a poursuivi l'ancien Premier ministre.
"Je pense que si je gagne cette élection présidentielle, ce sera en partie à cause de cette police de la pensée. Je pense que les Français ne supportent pas cette idée qu'il y aurait des Français de seconde zone. Un mélenchonien, ça vaut quatre fois un Sens commun ? Qu'est-ce que ça veut dire ?", a ajouté M. Fillon.
"Mes engagements pour une laïcité d'égal niveau, vertu cardinale de la République sont connus" mais "la droite, c'est une très grande famille", a pour sa part déclaré François Baroin sur RMC et BFMTV.
"Je n'ai pas de difficulté, je n'ai pas d'a priori sur Sens commun. Je les connais peu, je les verrai, je sais leur engagement politique mais le prêt-à-penser idéologique qui consiste à montrer du doigt et à jeter au banc des accusés telles ou telles personnes parce qu'elles se sont mobilisées pour quelque chose qui ne correspond pas à ce que vous pensez ne me paraît pas être le principe de l'écoute, du dialogue et de la volonté rassemblement", a poursuivi le sénateur-maire de Troyes.
Par ailleurs, interrogé sur les sifflets à l'encontre des journalistes dans ses meetings, François Fillon a répondu: "si la presse se fait siffler, ce n'est pas à ma demande, au contraire. Il faut juste aussi vous poser parfois la question si vous avez zéro responsabilité dans cette situation".
"Pendant trois mois, on a fait du +Fillon bashing+ tous les jours, tous les jours. La moindre information des officines Mediapart ou du Canard enchaîné, elle est sur vos antennes avant même que vous ayez vérifié qu'elle existe et qu'elle correspond à une réalité. Donc il y a un peu de colère chez les militants qui sont des hommes et des femmes engagés, qui ont eu l'impression à un moment que la victoire allait leur échapper, que l'alternance n'aurait pas lieu, que j'allais peut-être même être contraint à un moment de retirer ma candidature. Donc ils sont crispés, parfois très en colère" et cette colère, "je la comprends, je l'excuse pas", a-t-il dit.
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