De la guerre interne entre supporters et dirigeants du club aux cris de singe adressés au joueur noir de Nice Mario Balotelli, la saison du Sporting Bastia, dernier de Ligue 1, va de Charybde en Scylla.
Cependant, les dirigeants du SCB restaient injoignables lundi, n'évoquant qu'une réaction officielle pour le lendemain. Dimanche soir le club a annoncé vouloir "prendre les mesures fortes et adéquates" et a "condamné fermement" les incidents.
De sources proches du dossier, ils devraient demander la fermeture de la tribune Petrignani, celle du groupe de supporters ultras Bastia 1905 d'où sont partis les agresseurs.
Ce groupe est vivement opposé à l'actuelle direction et a déjà plusieurs fois manifesté contre elle cette saison, réclamant sa démission en bloc.
La justice elle a commencé son travail. Trois joueurs lyonnais, "Anthony Lopès, Mathieu Gorgelin et Jean-Philippe Mateta, ont porté plainte contre X pour violence en réunion dans une enceinte sportive", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Bastia Nicolas Bessone, confirmant une information de RMC Sport.
La tribune venait de rouvrir
Du côté des autorités, une enquête en flagrance pour "violences" a été ouverte dès dimanche soir et confiée à la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP). Elle n'avait pas conduit à des interpellations lundi après-midi, a précisé le Procureur.
Un des cadres du Sporting Bastia, le directeur de la sécurité Anthony Agostini, a également été mis en cause par l'OL, pour une altercation avec le gardien de but Anthony Lopès.
M. Agostini a de son côté annoncé à l'AFP qu'il entendait porter plainte mardi matin pour "dénonciation calomnieuse" contre le président de l'OL, Jean-Michel Aulas, qui l'accuse sur la radio RMC d'avoir frappé Lopès.
Une photo AFP montre le gardien de but de Bastia lui-même, Jean-Louis Leca, demandant vertement à Anthony Agostini de quitter le terrain après l'altercation avec le gardien lyonnais.
Sur le plan de la justice sportive, le club devrait être visé dès jeudi par l'ouverture d'une procédure lors de la réunion hebdomadaire de la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP).
Le Sporting venait tout juste de rouvrir sa tribune Est, fermée pour trois journées à la suite des cris racistes proférés contre Balotelli fin janvier. A cette occasion, la commission de discipline avait infligé à Bastia le retrait d'un point avec sursis.
Supporters sifflés par le reste du stade
Ces échauffourées risquent de coûter très cher au SCB dans l'optique du maintien.
Parmi les conséquences immédiates des violents incidents, un des stadiers mis en cause par l'Olympique Lyonnais, images à l'appui, va être licencié par son employeur.
Le gérant de la société de sécurité Sisis, Ange-Étienne Biolchini, l'a annoncé sur France Bleu RCFM. "J'ai convoqué cette personne mardi matin au bureau et après avoir visionné les images une procédure de licenciement sera démarrée. L'agent va perdre sa carte professionnelle", a dit le dirigeant de la Sisis.
De leur côté, le membres de Bastia 1905 accusent les joueurs lyonnais d'avoir provoqué les incidents en tirant délibérément vers leur tribune ses frappes à l'échauffement. Sur une vidéo de la webtélé de supporters Minenfootu, l'un deux estime qu'un des ces ballons ayant frappé son fils de huit ans aurait déclenché l'invasion de la pelouse par des supporters pour s'en prendre aux joueurs lyonnais.
Ce fut le début des incidents. Commencé avec près d'une heure de retard, le match a ensuite été officiellement arrêté après l'altercation Lopès-Agostini survenue à la mi-temps.
Les trois autres quarts du stade Armand Cesari se sont pourtant désolidarisés de la tribune occupée par les Bastia 1905 en les sifflant et en applaudissant les joueurs lyonnais.
Ces incidents, après l'attentat contre le bus du Borussia Dortmund, mardi, et les attaques aux fumigènes d'avant le match de Lyon, déjà, contre le Besiktas Istanbul jeudi ont suscité l'indignation dans la presse française.
"A pleurer", selon l'éditorialiste de L'Équipe, le quotidien sportif évoquant "Le dimanche de la honte". Le Parisien adresse un "carton rouge pour les supporteurs corses" et Le Figaro parle d'une "semaine noire" pour le football.
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