Alors que les différentes enquêtes d'opinion montrent un resserrement des positions en tête doublé d'une grande indécision de l'électorat, la gestion du sprint final sera cruciale jusqu'à vendredi minuit, fin officielle de la campagne.
En stagnation, voire en léger recul, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, talonnés par Jean-Luc Mélenchon et François Fillon, veulent recréer une dynamique.
M. Macron, candidat d'En Marche!, tient son plus grand meeting de campagne lundi après-midi dans une salle de 20.000 places, proche du ministère de l'Économie où il a exercé pendant deux ans avant quitter le gouvernement socialiste pour se lancer dans la campagne.
Son discours devrait être précédé de "prises de parole courtes de gens du mouvement, des nouveaux visages issus de la société civile", selon son entourage.
Le benjamin des candidats, âgé de 39 ans, prévoit une dernière semaine pour convaincre "sur le terrain" et "des lieux de travail", et "mobiliser les Français sur le sens du choix qu'ils auront à faire". Son mouvement annonce "1.000 événements par jour dont 163 réunions publiques avec des élus et au moins quatre grands meetings nationaux".
"Emmanuel Macron veut assumer d'être l'un des seuls candidats à ne pas jouer sur les peurs, les antagonismes, les divisions mais plutôt sur l'unité", souligne un proche.
Ce "message de rassemblement" sonne comme une réponse à Marine Le Pen qui a prononcé un de ses discours les plus durs samedi à Perpignan (sud-ouest), le visant particulièrement.
"Avec M. Macron, ce sera l'islamisme en marche, le communautarisme en marche!", a notamment lancé la candidate Front National qui anime un meeting lundi soir à Paris.
Sa réunion pourrait être perturbée par des collectifs qui projettent plusieurs "actions". Samedi environ 400 personnes ont manifesté à proximité de la salle de 6.000 places où elle est attendue.
Elle a aussi prévu un grand meeting mercredi à Marseille, où des contre-manifestations sont également prévues.
Face à la récente poussée de Jean-Luc Mélenchon et de François Fillon, désormais installés dans un carré de tête, la patronne du FN espère retrouver de l'élan sur les cinq derniers jours.
Derrière, le candidat de la droite François Fillon croit toujours à une victoire "qui surprendra tout le microcosme".
Occuper le terrain
Il a largement occupé le terrain durant le week-end pascal en s'adressant à l'électorat chrétien et conservateur.
Lundi en fin d'après-midi, il réunit ses soutiens à Nice.
Assommé fin janvier par les révélations d'emplois fictifs présumés visant notamment sa femme Penelope, inculpé pour détournements de fonds publics, M. Fillon a mis deux mois à s'extraire un peu de ces affaires.
Sa campagne a été fortement perturbée et ses sorties sur le terrain se sont raréfiées, jusqu'à ce qu'il multiplie les meetings depuis une semaine.
Décidé à troubler la bataille pour le second tour, Jean-Luc Melenchon qui s'est hissé au coude-à-coude avec lui dans les derniers sondages, lui a promis "une veste électorale cousue main", en référence à une affaire de costumes de luxe offerts par un avocat à la réputation sulfureuse.
Dimanche, le tribun de la gauche radicale a embrasé un rassemblement à Toulouse de plusieurs dizaines de milliers d'"insoumis". Il compte à nouveau créer l'événement mardi, avec un meeting à Dijon répliqué par hologramme dans six villes.
Accusé de "simplisme" par le président socialiste François Hollande, il a prononcé à Toulouse un "hymne à la liberté", développant aussi ses idées sociales, laïques et "anti-système".
Face au risque d'un second tour entre extrême droite et extrême gauche, le président sortant, qui ne se représente pas, a lancé dimanche une mise en garde sur les risques pour l'Europe.
"Aujourd'hui que l'Europe a su nous prémunir de la guerre et des conflits, préservons-là plutôt que d'en faire le bouc-émissaire de nos renoncements", a-t-il dit lors de la commémoration d'une bataille de la première guerre mondiale.
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