D'avril 2016 à janvier 2017, un homme d'une cinquantaine d'années va persécuter sa fille, son ex-femme et son ex belle-mère via des appels et des messages malveillants. Placé sous contrôle judiciaire le samedi 28 janvier 2017, il va trouver moyen d'envoyer tout de même 21 SMS. Placé sous mandat de dépôt le lundi 13 mars dernier, c'est donc incarcéré qu'il est jugé par le tribunal de grande instance de Caen (Calvados) le mercredi 12 avril 2017.
Vingt-cinq mentions dans son casier judiciaire
Lorsqu'ils font connaissance, le prévenu a déjà un passé judiciaire chargé. Mais sa compagne lui tend la main et l'épouse. Cette union donne naissance à une petite fille. Quelques temps plus tard, la femme décide de divorcer car l'homme, qui a vingt-cinq mentions dans son casier judiciaire (Vols, violences aggravées, menaces de mort...), n'a aucune volonté de se réinsérer ni de soigner son alcoolisme.
Petit à petit, sa fille, âgée aujourd'hui de 13 ans et souffrant d'anorexie et de troubles psychologiques, souhaite s'éloigner de ce père déstabilisant. Ce que celui-ci a bien du mal à comprendre.
Abreuvées d'appels menaçants
La fillette, sa mère et sa grand-mère sont alors abreuvées d'appels menaçants (on frôle les 90 pour l'enfant) "Une par une je vais vous avoir, je n'ai plus rien à perdre."
L'expertise psychiatrique dépeint une personnalité à tendances psychotiques, théoriquement réadaptable. À la barre, il répète encore : "Ma fille ne m'a jamais dit en face qu'elle ne voulait plus me voir." Il reconnaît la profusion d'appels mais pas leur malveillance.
"Laissez-la tranquille pour sa santé et pour son avenir"
L'avocat de la partie civile lui met les points sur les I : "Votre fille ne veut plus vous voir, elle n'a pas la force de parler alors je vous le dis en son nom. Pour sa santé et pour son avenir, laissez-la tranquille. Vous faites de son quotidien un enfer avec vos violences morales." Il sollicite un renvoi sur intérêts civils pour cause d'expertise médicale (ainsi que pour la mère souffrant de dépression).
La défense parle d'un homme attaché à son enfant et qui l'exprime de façon plus que maladroite. "Son parcours a été difficile. Aujourd'hui il soigne sa dépendance et tente de se reconstruire. Quant à sa fille, je suis sûr qu'il a enfin compris le message."
Cinq mois ferme mais pas de maintien en détention
L'homme écope de 10 mois de prison dont 5 mois fermes, toutefois aménageables, assortis de 24 mois de mise à l'épreuve. Il ressort donc libre avec obligation de soins et de travail et interdiction de contacts avec les victimes. Il devra en outre s'acquitter de 500 euros de dommages et intérêts envers son ex belle-mère et 450 euros envers son ex-femme et envers sa fille. S'y ajoutent 2 000 euros de provision en attente des deux expertises médicales. Enfin 800 euros de frais de justice seront à régler pour chacune des victimes.
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