"Je suis venu de nouveau pour l'Iran. Je suis venu pour l'islam. Je suis venu pour plus de liberté, plus de sécurité et plus de progrès", a déclaré M. Rohani peu après s'être inscrit sur la liste des candidats.
"Nous devons venir pour un islam modéré (...) Je demande à tous les Iraniens de venir de nouveau" aux urnes "pour l'Iran et pour l'islam", a-t-il ajouté.
Agé de 68 ans, M. Rohani avait été facilement élu en 2013 en obtenant, dès le premier tour, un peu plus de 50% des suffrages grâce au large soutien des partis modérés et réformateurs.
Le Conseil des gardiens de la constitution, instance contrôlée par les religieux conservateurs, aura ensuite jusqu'au 27 avril pour approuver les candidats autorisés à participer au scrutin.
Le principal concurrent de M. Rohani devrait être le religieux conservateur Ebrahim Raissi, qui s'est inscrit, ou le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf, qui devrait également le faire. Les conservateurs ont néanmoins affirmé qu'il y aura un seul candidat conservateur face à M. Rohani.
Un bilan contesté
Durant la courte campagne, M. Rohani va pouvoir s'appuyer sur son plus grand succès diplomatique, la signature de l'accord nucléaire avec les grandes puissances, qui a mis fin à plus de 12 ans de crise. Entré en vigueur en janvier 2016, il a permis la levée d'une partie des sanctions internationales.
Mais l'arrivée au pouvoir du président américain Donald Trump, qui a critiqué durement cet accord nucléaire et qui a imposé de nouvelles sanctions contre l'Iran notamment à cause de son programme balistique et la situation des droits de l'Homme, a compliqué la tâche de M. Rohani.
Téhéran a ainsi qualifié vendredi d'"illégales et illégitimes" les nouvelles sanctions annoncées la veille par les Etats-Unis.
Malgré la levée partielle des sanctions internationales, les grandes banques étrangères refusent toujours de travailler avec l'Iran, freinant les investissements étrangers dont le pays a besoin pour relancer son économie.
"La préservation de l'accord nucléaire fait partie des plus grandes questions politiques et économiques du peuple iranien. Les belle-mères qui ont voulu tuer cet enfant ne sont compétentes pour s'en occuper mais plutôt ceux l'ont enfanté", a déclaré M. Rohani, en faisant allusion aux conservateurs.
"Nous avons fait des progrès considérables et, la semaine prochaine, nous allons inaugurer les plus grands projets d'investissement de l'histoire de l'Iran qui sont de l'ordre de 20 milliards de dollars dans le champ gazier de Pars du Sud" dans le Golfe, a-t-il ajouté.
Si M. Rohani peut se targuer d'avoir ramené l'inflation de plus de 40% à environ 8% aujourd'hui et doublé les exportations pétrolière, il n'a pas réussi à relancer l'économie et à réduire le chômage, qui est passé de 10,5% à environ 12,4% selon les chiffres officiels.
"Il au moins réussi à stabiliser l'économie et contrôler l'inflation, améliorant l'environnement pour l'économie", souligne Ardavan Amir-Aslani, un avocat franco-iranien qui conseille les compagnies européennes souhaitant investir dans le pays.
Malgré cela, "il n'y a pas eu beaucoup d'investissements. Acheter des avions c'est bien, mais combien d'Iraniens peuvent se payer le luxe d'aller à Paris?", demande l'avocat, en faisant allusion à l'achat de 200 appareils Boeing et Airbus ces derniers mois.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei a récemment déclaré que le gouvernement avait accompli des progrès mais que son bilan n'était pas suffisant. Il a en particulier réclamé que l'accent soit mis sur la production nationale et la lutte contre le chômage.
Conscient des difficultés des classes populaires, le gouvernement vient de décider de tripler l'aide directe à quelque 10 millions d'Iraniens (sur une population de 80 millions). Ce qui va représenter un coût de plus de trois milliards de dollars par an.
Cette mesure annoncée jeudi est critiquée par les conservateurs, selon lesquels M. Rohani cherche ainsi à acheter le vote des classes populaires.
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