Cette mosquée "était devenue un lieu où étaient prônées une idéologie radicale ainsi que des incitations au jihad", a indiqué le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl dans un communiqué.
"Certains prêches, ouvertement hostiles aux lois républicaines, incitaient à la haine envers les autres communautés religieuses, au premier rang desquelles les musulmans chiites et les juifs", a-t-il ajouté. Les "messages" qui y étaient diffusés étaient "susceptibles de constituer le terreau d'atteintes à la sécurité et à l'ordre public", a-t-il poursuivi.
Selon l'arrêté préfectoral de fermeture pris lundi, deux imams officiant dans le lieu de culte ont "explicitement légitimé le jihad armé" en 2016 et 2017 "en appelant les fidèles à prier pour les jihadistes du monde entier afin de détruire les ennemis de l'islam en France et dans le monde".
Les deux religieux ont aussi, "en 2012 et 2013, apporté leur soutien aux fidèles de la mosquée mis en cause dans le cadre du démantèlement de la cellule terroriste dite +de Cannes-Torcy+", détaille l'arrêté.
Le procès de cette cellule jihadiste, présentée par les services antiterroristes comme l'une des plus dangereuses opérant en France depuis les attentats de 1995, doit s'ouvrir le 20 avril. Vingt hommes seront jugés jusqu'au 7 juillet devant une cour d'assises spéciale à Paris, notamment pour avoir jeté une grenade dans une épicerie casher de Sarcelles en 2012.
'Prosélytisme' hors de la mosquée
La mosquée de Torcy, gérée par l'association Rahma, était installée depuis 2003 dans des préfabriqués sur lesquels l'arrêté de fermeture a été placardé mardi matin, a précisé à l'AFP Guillaume Le Lay-Felzine, maire socialiste. Elle rassemblait jusqu'à 500 fidèles à l'occasion de la prière du vendredi, a précisé la préfecture de Seine-et-Marne.
Selon une source judiciaire, l'imam principal, âgé de 59 ans et professeur de mathématiques dans un collège public, critiquait régulièrement l'école républicaine, qu'il accusait d'"être à l'origine de la +déchéance des musulmans+".
Son prosélytisme "dépasse l'enceinte de la mosquée" en s'exerçant dans les "établissements scolaires successifs où il a enseigné", en particulier sur "les jeunes élèves de confession musulmane sur lesquels il cherche à avoir une influence", souligne l'arrêté préfectoral.
L'association Rahma avait obtenu en mars 2015 un permis de construire une mosquée en dur sur un terrain acquis "à prix coûtant" auprès de la ville, a expliqué le maire. Selon des messages postés sur son compte Facebook, elle n'était cependant pas parvenue à obtenir les fonds nécessaires auprès des fidèles.
"Que compte faire l'Etat maintenant pour garantir le respect de l'ordre public?", a demandé l'édile, soulignant qu'elle accueillait également les fidèles privés de lieu de culte depuis la fermeture de la mosquée voisine de Lagny-sur-Marne en décembre 2015 pour des motifs similaires.
Depuis le déclenchement de l'état d'urgence, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, une vingtaine de mosquées et de salles de prières "radicalisées" ont été fermées. La mosquée de Torcy est le troisième lieu de prière fermé depuis le début de l'année 2017, a précisé le ministère de l'Intérieur.
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