Une élection a ceci de fort qu'elle rassemble sur une même journée, des millions de personnes aux horizons divers et aux idées politiques variées. Le 23 avril, Franck Nicolle, délégué syndical Alliance Police se déplacera pour sa quatrième élection présidentielle. "La première c'était pour la réélection de Mitterrand en 1988. J'ai toujours eu envie de voter, j'ai toujours eu cet engouement". Un engagement qu'il partage avec ses fils de 17 et 19 ans. "On parle beaucoup de la campagne présidentielle, surtout avec mon fils de 19 ans. Il va voter pour la première fois. Je lui dis que pour se faire son idée, il faut tout regarder, tout écouter". Si voter est un droit, Franck Nicolle en fait un devoir. "Il y a des gens qui meurent pour voter. Nous avons la chance de pouvoir nous exprimer, il faut la prendre", explique-t-il. D'autres plus nuancés, y attachent tout autant d'importance. "Je n'y suis pas allé quand j'étais plus jeune, mais c'est vrai qu'en prenant de l'âge, on prend aussi conscience de l'enjeu que ça représente, surtout en ce moment, alors que le contexte est propice à la division des Français, à la division des communautés, explique Ludovic Chelle, arrière du Caen Basket Calvados. Les extrêmes qui divisent ont tendance à se mobiliser, alors il faut que ceux qui veulent l'unité le fassent aussi savoir. Nous devons ça à nos enfants !"
Se faire sa propre opinion
L'unité c'est également ce qui motive Bertrand Brière, secrétaire général de la CFDT ex-Basse-Normandie. "À titres professionnel et personnel, "l'autre" n'est pas un problème, au contraire il est la solution". C'est également ce qu'il essaie de faire passer à ses enfants. "Ils s'intéressent à la politique, nous avons regardé les débats ensemble, on en discute à table, au téléphone. C'est important de se faire sa propre opinion pour créer son émancipation".
Émancipés, des étudiants caennais qui vont choisir leur président pour la première fois, le sont. Mais ils sont également perdus. "On n'a pas vraiment lu en profondeur tous les programmes mais on a regardé les débats et suivi l'actualité sur les réseaux sociaux", explique Thomas, qui, a dix jours de l'élection ne sait toujours pas pour qui voter. Ce qu'ils en retiennent ? "Pas grand-chose finalement si ce n'est ce qui fait le buzz". Les punchlines de Philippe Poutou, les affaires qui collent à la peau de François Fillon, un oeuf jeté à la tête de Macron..."Ça ressemble à de la télé-réalité, entre les crêpages de chignon, les chamailleries, on les regarde se disputer et ensuite il faudra voter pour choisir le gagnant...", lance philosophe Hippolyte, 22 ans, qui ira malgré tout voter, sans trop savoir pourquoi.
Faire avancer les idées
Président de la chambre de commerce et d'industrie, Michel Collin ne peut pas lui non plus passer à côté. "Voter, c'est une chance que nous avons parce que c'est un moyen d'exprimer ses choix pour notre pays, et malgré une campagne futile qui reflète une certaine décadence de notre société, j'espère que les Français auront le courage de considérer que le développement économique est la seule voie pour créer les richesses nécessaires à la survie de notre société".
Chacun, à son échelle, essaie de contribuer à l'avancée de ses idées. Jean-Léonce Dupont, président du département du Calvados a participé à des groupes de travail sur l'enseignement supérieur et sur l'avenir des institutions françaises. "C'est mon rôle d'acteur sur les évolutions que pourrait connaître notre pays", explique-t-il. Pour lui, la campagne présidentielle est un sujet permanent. "À chaque fois que je me déplace les gens ont envie d'en parler".
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