"La Corée du Nord cherche des ennuis. Si la Chine décide d'aider, ça serait formidable. Sinon, nous résoudrons le problème sans eux! USA", a écrit Donald Trump sur son compte Twitter personnel, puis sur celui officiel du 45e président des Etats-Unis, à propos des programmes nucléaire et balistique nord-coréens bannis par l'ONU.
A peine quelques jours après un sommet avec son homologue chinois Xi Jinping, Donald Trump a en outre semblé lier les négociations commerciales entre les deux premières puissances économiques mondiales à la question nord-coréenne: "J'ai expliqué au président chinois qu'un accord commercial avec les Etats-Unis serait bien meilleur pour eux s'ils résolvent le problème nord-coréen!"
Donald Trump avait accueilli Xi Jinping dans sa résidence privée en Floride jeudi et vendredi pour une première rencontre placée sous la signe de la cordialité. Il avait avant ce sommet déjà annoncé être prêt à "régler" seul le problème nord-coréen si Pékin tergiversait trop longtemps. Un message martelé dimanche par son secrétaire d'Etat.
Peu après le départ du président chinois, Washington a annoncé samedi que le porte-avions USS Carl Vinson et son escadre faisaient route vers la péninsule coréenne, alors qu'ils devaient initialement aller faire escale en Australie.
'Prête à réagir'
Annoncée dans la foulée de la frappe punitive américaine en Syrie, cette décision a été largement interprétée comme une démonstration de force de l'administration Trump.
"Le déploiement insensé américain pour envahir la RPDC a atteint une phase préoccupante", a réagi un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle KCNA, en utilisant le nom officiel du régime (République populaire démocratique de Corée, RPDC).
"La République populaire démocratique de Corée est prête à réagir, quel que soit le type de guerre voulu par les Etats-Unis", a-t-il ajouté.
Donald Trump a de son côté demandé à ses conseillers "un éventail complet d'options" contre le programme nucléaire de Pyongyang, a expliqué dimanche son conseiller à la sécurité nationale, le général en exercice H.R. McMaster. Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a lui souligné que Washington n'avait "pas l'intention de changer le régime en Corée du Nord".
Certains experts ont en tout cas vu dans la frappe américaine un message à Pékin et Pyongyang.
Mais la réponse nord-coréenne mardi suggère que le régime de Kim Jong-Un n'entend pas changer d'attitude: "Nous prendrons les mesures de contre-attaque les plus fermes contre les provocateurs, afin de nous défendre par la voie des armes", a ainsi précisé le porte-parole du chef de la diplomatie de Pyongyang, toujours cité par KCNA.
"Nous tiendrons les Etats-Unis totalement responsables des conséquences catastrophiques provoquées par ses actions scandaleuses".
Mesures 'fortes'
Samedi, la Corée du Nord avait cherché à montrer qu'elle ne se laisserait pas intimider, en affirmant que la frappe américaine prouvait "plus d'un million de fois" la justesse de ses programmes nucléaire et balistique, interdits par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.
Les manoeuvres militaires annuelles conjointes menées actuellement par les Etats-Unis et la Corée du Sud sont également perçues comme une menace par le régime de Kim Jong-Un.
Pyongyang veut mettre le territoire continental américain à portée de ses ogives nucléaires et a considérablement accéléré ses recherches, réalisant notamment depuis le début 2016 ses quatrième et cinquième essais atomiques.
De nombreux observateurs redoutent qu'elle ne prépare une sixième essai nucléaire qui pourrait coïncider avec les célébrations imminentes du 105e anniversaire de la naissance du fondateur du régime, Kim Il-Sung.
Le Premier ministre sud-coréen et président par intérim, Hwang Kyo-Ahn, a mis en garde mardi contre le risque d'une "grave provocation" du Nord, qui pourrait aussi intervenir le 25 avril, lors de l'anniversaire de la fondation de son armée.
Ces tensions surviennent au moment où l'assemblée législative nord-coréenne doit se réunir mardi, un rare évènement qui ne se produit qu'une ou deux fois par an.
Le représentant spécial de la Chine pour la péninsule coréenne, le diplomate Wu Dawei, s'est entretenu lundi à Séoul avec son homologue sud-coréen. Les deux hommes sont convenus, selon Séoul, de mesures "fortes" dans l'éventualité d'un nouvel essai nucléaire.
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