Munis de pancartes "Au feu, la pénit' brûle", "Surpopulation, sous-effectifs, danger" et certaines invitant les candidats à la présidentielle à leur rendre visite, les manifestants ont dressé des barricades à partir de 19H30 sur l'unique avenue qui mène à la prison, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le blocage devait se prolonger dans la nuit, empêchant notamment d'écrouer de nouveaux détenus et le retour de ceux présentés à la justice. L'intersyndicale (Ufap-Unsa Justice, CGT Pénitentiaire, FO Pénitentiaire) de Fleury ne s'est pas encore prononcée sur une éventuelle reconduction du mouvement.
La maison d'arrêt est actuellement remplie à 180% de sa capacité. Elle accueille plus de 4.200 détenus et près de 150 postes de fonctionnaires sont vacants, selon les syndicats.
"La situation est juste intenable. Cette agression, c'est la goutte d'eau de trop", a estimé Olivier Legentil, du syndicat Ufap-Unsa Justice (majoritaire).
Jeudi, six gardiens de la prison ont été blessés par huit mineurs lors d'une altercation entre détenus qui a dégénéré en bagarre.
"Les détenus sont de plus en plus jeunes et de plus en plus violents", a confié à l'AFP une gradée en poste depuis 15 ans à Fleury, sous couvert d'anonymat. "S'ils n'ont pas ce qu'ils veulent de suite, ils frappent le premier surveillant qui passe".
Selon elle, la surpopulation attise les tensions et le sous-effectif les aggrave. "Ici, un surveillant gère une centaines de détenus. Faites dans un hôtel, vous verrez comment les clients vont réagir", peste-t-elle.
Selon M. Legentil, "il ne se passe pas une semaine sans agression sur le personnel à Fleury". Cette action devant la plus grande prison d'Europe traduit "un malaise général dans toute la pénitentiaire et surtout dans la région parisienne, où on est continuellement en manque d'effectifs", ajoute-t-il.
Les syndicats n'ont pour l'instant pas obtenu le rendez-vous qu'ils demandent avec la direction de l'administration pénitentiaire. Ils réclament notamment une fouille générale de la prison, des effectifs supplémentaires et l'abrogation de la législation qui les oblige à justifier les fouilles à nu de détenus.
Les surveillants doivent poursuivre leur action mardi matin avec une "marche des oubliés de la République" dans la ville de Fleury-Mérogis.
A LIRE AUSSI.
La fin des Baumettes, la mythique prison marseillaise
Condé sur Sarthe: 4 ans de prison pour le détenu qui a agressé les surveillants
Prison: conditions "indignes" à Fresnes, dénonce la contrôleure
Prisons: démission du directeur de l'administration pénitentiaire
Avec "Lire pour en sortir", les détenus s'évadent par la lecture
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.