Ce vendredi 7 avril 2017, Anthony Trolet, président de l'AS Rouennaise de foot, raconte sourire aux lèvres la remise du trophée Philippe Seguin, que son club a vécu une semaine plus tôt.
Un projet voté à l'unanimité
À Paris, il a présenté avec son équipe un projet qu'il mène depuis plus d'un an: l'accueil au club de six migrants soudanais. L'AS Rouennaise, qui "a toujours eu une dimension sociale" avec notamment l'intégration de joueurs handicapés ou sortis de prison, avait voté cette proposition faite par France Terre d'Asile et le Comité olympique rouennais à l'unanimité.
"Pour le premier entraînement, ils sont arrivés en tongs et shorts de bain, se souvient amusé le président du club. En plein mois de janvier, je précise! On leur a trouvé une tenue et un sweat du club." Au début, "ils ne connaissaient aucunes bases du football" et ne parlaient pas un mot de Français.
Échange culturel
Mais aujourd'hui, deux des migrants - ceux qui ont obtenu un titre de séjour - disputent les matchs à côté des autres joueurs. "Bien sûr, on n'a pas révolutionné le club au niveau foot", reconnaît Anthony Trolet. Mais pour lui, la richesse de ce projet est ailleurs.
Aux souvenirs des entraînements s'ajoutent ceux en dehors du terrain. "Nous avons par exemple fêté l'Aïd chez Abdourrahman qui a réussi à se trouver un petit appartement. On découvre sa culture, il nous a montré des photos de son pays. Surtout, ils n'en parlaient pas au début mais on connaît maintenant leur parcours: la torture, le racket, la guerre… Ils sont venus en France pour fuir tout ça et envoyer de l'argent à leur famille."
Vrai esprit sportif
"Ils ont appris les rudiments de la langue, et surtout on favorise la mixité. Nous avons beau être un petit club, cet esprit représente finalement la genèse du football: tous les joueurs se connaissent et s'entraident, c'est ça aussi les valeurs du sport".
Avec ce prix, le club reçoit 2 000 €, "de quoi finir l'année tranquillement". Mais à la rentrée, le terrain du champ de course, sur lequel l'équipe s'entraîne, fermera. "Nous sommes en train de chercher une solution pérenne pour pouvoir continuer".
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