20.000 personnes environ sont attendues Porte de Versailles, à partir de 15H00. Plusieurs orateurs prendront la parole quelques minutes (François Baroin, Bruno Retailleau, Jean-Pierre Raffarin, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet...), puis M. Fillon s'exprimera à partir de 16H00.
"Il fera la démonstration qu'il est le seul candidat crédible pour une nouvelle aventure française", selon son entourage. Resté prudent après la frappe américaine en Syrie, M. Fillon réaffirmera aussi quel "chef de guerre" il veut être dans un contexte international instable et dangereux, indique-t-on.
Auparavant, à 11H00, au Parc Georges-Brassens (XVe), le candidat fera une photo avec toutes les personnalités investies par son parti, Les Républicains, aux élections législatives de juin.
Empêtré dans l'affaire des emplois présumés fictifs de sa famille, qui lui ont valu une mise en examen, notamment pour détournement de fonds publics, M. Fillon est systématiquement devancé dans les sondages par Marine Le Pen, présidente du Front national, et Emmanuel Macron, ex-ministre de l'Economie. Il fait même désormais jeu égal avec le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon (19%), selon un sondage BVA diffusé samedi.
L'ex-Premier ministre, à qui l'on prédisait la victoire à la présidentielle après son succès éclatant à la primaire de sa famille politique, en novembre, a vu une partie de son capital électoral s'envoler, au fil de ses difficultés judiciaires.
De nombreux chiraquiens (Renaud Dutreil, Jean-Paul Delevoye, Dominique Perben, Marie-Anne Montchamp...) et centristes (notamment le président du MoDem François Bayrou) ont rejoint M. Macron.
Vendredi, l'ancien président Nicolas Sarkozy lui a officiellement apporté son soutien, appelant sur sa page Facebook à faire fi "des hésitations" et des "états d'âme" en votant Fillon. Alain Juppé y est allé également de son tweet pour assurer qu'il voterait pour lui. Bruno Le Maire, ancien ministre qui avait claqué la porte de l'équipe de campagne début mars, a également promis samedi de voter pour lui, par respect de "l'engagement" pris durant la primaire de soutenir le vainqueur.
"Il faut y aller, sans mollir, il est le seul qui peut redresser la France", renchérit Gérard Larcher, président du Sénat, "la victoire de François Fillon est vitale" pour le pays, assure Laurent Wauquiez.
Des soutiens confient leurs "doutes"
Mais d'autres soutiens n'hésitent pas à confier leurs "doutes". "S'il ne remonte pas d'un ou deux points cette semaine, c'est fini", affirme un ancien ministre. "En 2007, Sarkozy était transgressif. En 2017, c'est Macron qui l'est", assure un autre. "Pour moi, Fillon est une énigme", confie le même.
Apparemment imperturbable, le candidat de la droite montre au fil de ses déplacements toujours la même combativité, la même volonté de convaincre son auditoire en meeting ou en petits comités, comme vendredi par exemple auprès de fermiers du Cantal.
"Il faut une PAC (politique agricole commune) vue de la France, qui privilégie production et investissements", assure-t-il à des agriculteurs se plaignant d'être "pressurés".
Lors de ses meetings, il met en garde contre "la vacuité" du programme de M. Macron, "le suicide économique collectif" que constitueraient les programmes de Mme Le Pen et de M. Mélenchon. Il dénonce "le poids de la dette" ou "le totalitarisme islamique", insiste sur "l'urgence" à réformer l'Europe. Et il continue de voir un "cabinet noir" de l'Elysée derrière les affaires qui polluent sa campagne.
Devant des supporters enthousiastes, il se montre optimiste. "Là-bas, il y a quelques siècles, un rebelle gaulois, Vercingétorix, infligea une défaite magistrale à Jules César… qui était pourtant le favori des sondages!", lançait-il vendredi soir à Clermont-Ferrand.
Parfois, des incidents viennent - un peu - gâcher l'ambiance: à Strasbourg, il se fait enfariner, ailleurs il a droit à des concerts de casseroles de quelques manifestants. Lui reste persuadé qu'il va "casser la baraque".
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