L'organisation séparatiste basque espagnole, qui a renoncé à la lutte armée en 2011, a fourni dans la matinée au procureur de la République de Bayonne une liste de huit caches d'armes et d'explosifs, situées dans le département des Pyrénées-Atlantiques, frontalier de l'Espagne, et qui constitueraient ce qu'il reste de son arsenal.
"Sur les sites indiqués, ont été découverts, dans des bidons et sacs, des dizaines d'armes de poing et d'épaule, des milliers de munitions, plusieurs centaines de kilogrammes d'explosifs et produits entrant dans la composition d'explosifs, plusieurs centaines de détonateurs et retardateurs", a indiqué le parquet de Paris dans un communiqué.
"L'inventaire précis (...) est en cours", a précisé le parquet, qui a ouvert le 4 avril une enquête préliminaire pour association de malfaiteurs et infractions sur les armes et sur les explosifs en bande organisée, le tout en lien avec une entreprise terroriste.
Confiée à la direction centrale de la police judiciaire et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), les investigations visent notamment à déterminer si certaines armes ont été utilisées par le passé, selon une source proche de l'enquête. Les éléments recueillis seront "communiqués, pour y être exploités, aux autorités judiciaires espagnoles, dans le cadre des dispositifs d'entraide pénale existant entre les deux pays", a souligné le parquet.
Le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, a salué "un grand pas" et "un jour incontestablement important", tout en rendant hommage aux victimes de l'organisation clandestine.
À Madrid, la tonalité est toute autre. ETA doit "annoncer sa dissolution définitive, demander pardon à ses victimes et disparaître, au lieu de monter des opérations médiatiques pour dissimuler sa défaite", a déclaré le gouvernement espagnol.
ETA (Euskadi ta Askatasuna, Pays basque et liberté), toujours classée "organisation terroriste" par l'Union européenne, avait annoncé son "désarmement total" pour samedi, dans un communiqué adressé à la BBC dans la nuit de jeudi à vendredi.
D'après des experts de la lutte antiterroriste, l'organisation est "à l'agonie et le mouvement clandestin compterait tout au plus encore une trentaine de membres".
En marge de l'opération de "désarmement", un "grand rassemblement populaire" a eu lieu samedi après-midi à Bayonne sur le thème "Nous sommes tous et toutes des artisans de la paix".
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