"La Suède a été attaquée", a déclaré le Premier ministre suédois Stefan Löfven. "Tout laisse penser à un attentat", a-t-il ajouté, tandis qu'un responsable policier, Stefan Hector, expliquait: "L'hypothèse sur laquelle nous travaillons est que c'est un attentat terroriste".
Un homme a été arrêté en début de soirée à Märsta, dans la banlieue nord de Stockholm, a précisé la police, sans donner de détails sur son identité. Mais cette personne n'est pas le chauffeur du camion, toujours recherché, a-t-elle ensuite précisé.
Selon le quotidien Aftonbladet, le gardé à vue est un Ouzbek de 39 ans, sympathisant de l'organisation Etat islamique.
M. Löfven a annoncé le renforcement des contrôles aux frontières, alors que depuis deux ans plusieurs attentats, souvent revendiqués par des groupes jihadistes et parfois commis avec un véhicule bélier, ont frappé l'Europe.
Cette fois, le camion, volé selon l'entreprise propriétaire, a foncé peu avant 13h00 GMT sur les piétons dans la rue piétonne la plus fréquentée de la capitale, Drottninggatan. Il a fini sa course dans la façade d'un grand magasin, Åhléns City, près du croisement avec une artère à forte circulation, Klarabergsgatan.
Homme jeune à capuche
Le camion "a été volé à l'occasion d'une livraison à un restaurant", a déclaré à l'AFP une porte-parole du brasseur Spendrups, Rose-Marie Hertzman.
En fin de soirée le Premier ministre est allé déposer un bouquet de roses rouges près des lieux, en restant à l'extérieur du périmètre délimité par la police.
Le chef du gouvernement, qui était en route vers la deuxième ville du pays, Göteborg, pour participer au congrès du parti social-démocrate, avait fait demi-tour pour revenir dans la capitale en début de soirée.
"Quatre personnes sont mortes et 15 ont été blessées", a déclaré le porte-parole de la police de Stockholm, Lars Byström. Le bilan précédent, fourni par les autorités sanitaires, faisait état d'un mort et 15 blessés.
La police avait auparavant indiqué à la presse qu'elle recherchait un homme relativement jeune portant une capuche noire, filmé par une caméra à proximité immédiate des lieux de l'attentat.
Les témoins interrogés par l'AFP parlaient d'un camion roulant très vite et d'un choc violent.
"Ça a fait le même bruit qu'une bombe qui explose et de la fumée a commencé à s'échapper de l'entrée principale" du magasin, a déclaré au quotidien Aftonbladet un témoin de la scène, Leander Nordling, 66 ans.
Via internet et des hauts-parleurs dans les rues, la police a appelé les habitants à rentrer chez eux dans le calme et à éviter les rassemblements de foule.
La circulation dans le métro et les trains de banlieue a été également entièrement arrêtée. Elle a repris après quelques heures. L'attentat a eu lieu au niveau de la station T-Centralen, par laquelle passent toutes les lignes de métro de Stockholm.
Nombre de dirigeants étrangers ont exprimé leur solidarité avec Stockholm.
"En cette heure difficile, les Russes pleurent avec le peuple suédois", a entre autres affirmé le président Vladimir Poutine, quelques jours après l'attentat qui a fait 13 morts dans le métro de Saint-Pétersbourg, attentat toujours non revendiqué.
Comme Londres, Berlin et Nice
Le Départment d'Etat américain a "vivement condamné" cette "attaque terroriste". "Les attaques de ce genre veulent semer les graines de la peur mais ne parviennent qu'à renforcer notre détermination commune à combattre le terrorisme dans le monde entier", selon un communiqué.
La Suède n'avait été visée qu'une seule fois par un attentat, quand en décembre 2010 un homme avait mené une attaque-suicide à la bombe, dans la même rue piétonne de Stockholm. Il n'avait que légèrement blessé des passants.
L'attentat de vendredi rappelle les attaques revendiquées par le groupe Etat islamique à Londres, Berlin et dans le sud de la France à Nice, où des véhicules avaient aussi foncé dans la foule.
Le 22 mars, Khalid Masood, un Britannique de 52 ans converti à l'islam et connu des services de police, avait tué cinq personnes. Il avait lancé une voiture de location sur le trottoir du pont de Westminster, qui enjambe la Tamise face à Big Ben, avant de poignarder à mort un policier devant le Parlement.
En décembre, 12 personnes avaient été tuées à Berlin lorsqu'un Tunisien avait volé un camion pour foncer sur la foule sur un marché de Noël.
L'attaque la plus mortelle de ce type en Europe est celle commise à Nice le 14 juillet 2016, lorsqu'un homme, tunisien également, avait tué 86 personnes en fonçant dans la foule au volant d'un camion lors de la fête nationale française.
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