"La bonne nouvelle aujourd'hui, c'est que nous avons résolu les gros problèmes concernant les réformes à faire et maintenant nous n'avons plus qu'à parcourir la dernière ligne droite", a déclaré le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion des 19 ministres des Finances de la zone euro à La Valette.
"Je veux saluer l'accord de principe qui intervient après plusieurs mois de travail difficile (...) Le moment est venu de mettre fin à l'incertitude sur l'économie grecque", a renchéri le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.
Le gouvernement grec a accepté de s'engager sur des mesures économiques qu'il devra mettre en oeuvre en 2019 et 2020 pour satisfaire ses bailleurs de fonds, ce qui devrait dégager la voie au versement d'une nouvelle tranche de crédit.
Une manne d'argent frais dont Athènes aura bientôt besoin puisqu'elle doit rembourser des créances de plus de sept milliards d'euros en juillet.
Depuis des mois, les discussions piétinaient entre Athènes et ces bailleurs de fonds (zone euro et FMI), ce qui bloquait la poursuite du troisième plan d'aide de 86 milliards d'euros consenti en juillet 2015 et qui court jusqu'en juillet 2018.
Selon M. Dijsselbloem, le gouvernement grec est maintenant prêt à effectuer des coupes supplémentaires dans les retraites en 2019 et augmenter les impôts en 2020.
M. Dijsselbloem qui est également ministre néerlandais des Finances, a souligné l'importance d'arriver rapidement à un accord final: "la situation ne s'améliore pas en Grèce et c'est quelque chose dont nous sommes responsables. Cela prend trop de temps", a-t-il dit.
Le retour présumé de la Grèce à la croissance en 2016 - sur lequel tablait Bruxelles - a en effet d'ores et déjà été démenti par les dernières estimations, début mars, de l'Office grec des statistiques, selon lequel le Produit intérieur brut (PIB) a stagné l'an passé.
De son côté, le ministre grec des Finances, Euclid Tsakalotos, a promis que les réformes sur lesquelles il s'était engagé pour 2019 et 2020 seraient examinées le plus tôt possible par le Parlement grec, où le parti de gauche Syriza, auquel il appartient, dispose d'une majorité très étroite.
'Nous serons prêts'
M. Tsakalotos a souligné que les créanciers avaient accepté que si la Grèce parvenait à atteindre les objectifs budgétaires demandés, elle pourrait accroître ses dépenses à caractère sociale.
Et, selon lui, l'épineuse question de l'allègement de la dette grecque devrait être réglée avant l'été. "Nous serons prêts pour que toutes les pièces du puzzle soient en place pour la discussion sur l'allègement de la dette", a-t-il dit.
"Si les discussions s'enlisent, l'incertitude va revenir", a souligné M. Tsakalotos. "Personne ne veut le retour de la crise grecque", a-t-il martelé, faisant référence au psychodrame de l'été 2015 où la Grèce avait failli sortir de la zone euro.
Les créanciers de la zone euro sont divisés sur la question de la dette grecque. Le Fonds monétaire international (FMI), pour l'instant simple conseiller technique dans le troisième plan d'aide alors qu'il avait eu un rôle majeur dans les deux premiers, préconise un allègement substantiel de la dette.
Ce que l'Allemagne, principal créancier de la Grèce, refuse. Berlin insiste cependant pour que le FMI participe financièrement au programme.
Ces questions seront très certainement au menu des discussions le 21 et 22 avril lors de la réunion annuelle du FMI à Washington, où participent les ministres de la zone euro.
Déjà tendues, les négociations sont rendues encore plus difficiles par l'approche de l'élection présidentielle en France, le 23 avril et le 7 mai, et surtout des législatives allemandes en septembre.
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