C'est par un communiqué commun avec Angela Merkel que François Hollande a réagi aux frappes ordonnées vendredi par son homologue américain. "Assad porte l'entière responsabilité de ce développement. Son recours continu aux armes chimiques et aux crimes de masse ne peut en effet rester impuni", selon les deux dirigeants européens.
En déplacement en Ardèche, le président français a ensuite estimé que la "réponse" américaine devait être "poursuivie au niveau international", "dans le cadre des Nations Unies si c'est possible", afin d'"empêcher qu'il y ait de nouveau utilisation des armes chimiques et l'écrasement par ce régime de son propre peuple".
Depuis la Tunisie, Bernard Cazeneuve a rappelé que François Hollande avait prôné dès 2013 "une réaction très ferme à l'égard de l'utilisation d'armes chimiques" par Damas. "Nous constatons aujourd'hui que notre ligne était la bonne et que l'on se réveille. Tant mieux", a ajouté le Premier ministre.
Mercredi, après la frappe chimique imputée au régime de Damas, François Hollande ne s'était pas privé de critiquer les "responsables politiques, y compris en France" qui "se révèlent des partisans du régime de Bachar al-Assad". Dans le viseur, principalement: Marine Le Pen.
La candidate du Front national, qui avait salué l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, paraissait quelque peu gênée vendredi matin, se disant "étonnée" de la décision du président américain qui fait à nouveau de son pays "le gendarme du monde". "Est-ce que c'est trop demander d'attendre les résultats d'une enquête internationale indépendante avant d'opérer ce genre de frappe?", a-t-elle lancé.
"Pour moi, le moins pire, c'est Bachar al-Assad", expliquait-elle au journal libanais L'Orient-Le Jour lors d'une visite au Liban en février.
"Terrible danger pour la paix"
Leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon n'avait pas encore réagi vendredi à la mi-journée. Mais l'un de ses lieutenants, Eric Coquerel, "condamne avec gravité l'intervention militaire des États-Unis". "La décision unilatérale de Trump est irresponsable" et "la caution de la France" est "une faute supplémentaire dans le quinquennat de François Hollande".
M. Mélenchon avait condamné dans la semaine l'utilisation d'armes chimiques, jugeant que "qui que ce soit qui ait commis le crime, il (devait) être châtié". Pour M. Coquerel, l'emploi d'armes chimiques "nécessite une réaction internationale" mais "rien ne peut se faire hors enquête et résolution de l'ONU sous peine d'aggraver encore les périls dans cette partie du monde".
Bachar al-Assad est "directement responsable de la riposte décidée par les États-Unis", a de son côté jugé Benoît Hamon, reprenant quasiment les termes de la déclaration franco-allemande. Le candidat du PS s'en était pris jeudi à Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon, accusés d'être "inféodés à (Vladimir) Poutine", défenseur du régime de Damas.
Critique de la diplomatie française depuis 2012 et partisan d'un "dialogue" plus approfondi avec Moscou, François Fillon a dit "comprendre" la riposte américaine mais prévenu que celle-ci ne devait "pas conduire à une confrontation directe des forces occidentales avec celles de la Russie et de l'Iran" car "ce serait un terrible danger pour la paix".
Jeudi, il avait dit souhaiter que le Conseil de sécurité de l'ONU "sanctionne" Assad et réitéré sa volonté de "parler avec les Russes, les Iraniens et les Turcs" pour "essayer d'éliminer" le président syrien et "organiser la transition".
Depuis la Corse, Emmanuel Macron "prend note" des frappes américaines et a renouvelé son souhait d'une "action coordonnée sur le plan international en représailles au régime" de Damas, "dans le mandat de l'ONU". "Nous avons un ennemi: Daech et l'ensemble des mouvements jihadistes. Le peuple syrien a un ennemi: Bachar Al-Assad", a-t-il ajouté.
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