Pour ce chassé-croisé des vacances scolaires, environ 80% des personnels navigants commerciaux (PNC), inquiets pour leur emploi et leurs conditions de travail, ont déclaré leur intention de débrayer, selon l'intersyndicale des hôtesses et stewards (SNPNC-FO, Unac et CGT). Idem pour les personnels au sol.
En annonçant 85% de vols programmés, Hop! et Air France "minimisent l'ampleur" de la grève "en intégrant dans leur décompte" les vols opérés avec des salariés d'Air France ou par d'autres compagnies, expliquent les syndicats.
A Orly, la moitié des 49 vols aller-retour prévus vendredi ont été annulés, selon des sources aéroportuaires. En temps normal, Hop! assure en moyenne 600 vols quotidiens vers 50 escales en France et en Europe.
Même si les syndicats de pilotes ne sont pas de la partie, la mobilisation est "historique", au-delà de celles enregistrées dans le passé dans les anciennes compagnies régionales Brit'Air, Régional et Airlinair, souligne Stéphane Chaussidon (CGT, personnels au sol).
Les grévistes sont appelés à manifester à 10H00 au siège de Hop! à Rungis, près de Paris, et des rassemblements seront aussi organisés dans les escales à Lyon, Clermont-Ferrand, Nantes, Morlaix (Finistère) et Lille.
Un an après le regroupement effectif de Brit'Air, Régional et Airlinair sous la même bannière, les syndicats au sol (CGT, CFDT, Unsa), à l'origine du mouvement, dressent déjà un "bilan amer" de la fusion.
'perte constante d'activité'
"Nous ne pouvons plus n'être que la variable d'ajustement d'Air France", "entre PDV (plan de départs volontaires, NDLR) et +réorganisation+, les salariés n'en peuvent plus", disent-ils.
Au fil des derniers mois, 245 postes ont été supprimés sur un total d'environ 3.400 équivalents temps plein avant la fusion.
Ces départs font partie des mesures devant permettre à Hop! d'atteindre l'équilibre financier d'ici 2017.
Mais les organisations ne cachent pas leurs inquiétudes sur "l'avenir" de la filiale, en "perte constante d'activité". Elles demandent une définition précise du "périmètre d'activité" de Hop! et "le maintien de la flotte à son niveau actuel".
La jeune filiale court-courrier d'Air France doit en effet faire face à une double concurrence: celle du train à grande vitesse et des compagnies aériennes low cost sur certaines liaisons. Elle a notamment fermé en juillet 2016 sa ligne Paris-Strasbourg à cause de la mise en service de la LGV Est.
Pour faire "préférer l'avion" à une clientèle très disputée, elle a lancé mercredi une nouvelle carte week-end donnant droit sous condition à 25% de réduction sur une centaine de liaisons domestiques.
Tous les syndicats, au sol comme chez les navigants, soulignent aussi que la négociation des nouveaux accords collectifs, harmonisés, se déroule "dans la douleur" car "la direction tente d'imposer des conditions +low cost+, en s'acharnant à négocier systématiquement par le bas". Les "alertes sur les risques psychosociaux" se multiplient", préviennent-ils.
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