James McManus, un ancien ailier des Newcastle Knights, accuse le club d'avoir manqué à ses obligations envers lui notamment en minimisant les conséquences sanitaires sur le long terme des multiples commotions subies.
Selon lui, on l'aurait encouragé ou autorisé à continuer de jouer malgré les chocs subis, jusqu'à ce qu'un hématome au cerveau mette fin prématurément à sa carrière.
"Je n'ai pas vraiment souhaité être le premier à dénoncer cette situation mais je pense vraiment que les choses doivent changer dans notre sport", avait déclaré l'ex-joueur de 31 ans en déposant sa plainte en février.
En Australie, de nombreux experts réclament que ces chocs à la tête, qualifiés de "blessures invisibles", soient davantage pris en compte.
Au lieu de ça, estiment-ils, elles sont minimisées, sans doute en raison d'une culture machiste largement répandue qui considère ces blessures comme autant de marques de virilité.
Prise de conscience
Vétéran de l'Australian Football League (le championnat de football australien), et désormais agent de joueur, Peter Jess a lancé un site internet dans lequel il encourage les anciens sportifs à entamer eux aussi des poursuites.
"J'ai travaillé avec quelque 1.000 athlètes, qui étaient tous jeunes et en bonne santé quand ils ont commencé leur carrière. Mais arrivés à l'âge de 40 ou 50 ans, ils sont cramés."
Cette prise de conscience des conséquences graves de la répétition de chocs à la tête et de commotions cérébrales chez les sportifs est récente.
Ainsi, en 2015, la Ligue américaine de football (NFL) a dû payer jusqu'à 1 milliard de dollars de dommages et intérêts à d'anciens joueurs souffrant de pathologies du cerveau, allant de la maladie d'Alzheimer à la maladie neurodégénérative de Charcot.
En Australie, différentes fédérations (rugby à XV, à XIII, football australien et cricket) ont établi des protocoles de suivi de ces commotions, n'hésitant pas à condamner à de fortes amendes (350.000 dollars australiens, 248.550 euros) des clubs ne les ayant pas respectés.
Carton bleu
Cette année, une nouvelle règle a également fait son apparition au rugby à XV à titre expérimental, et dans des championnats locaux: les joueurs qui montrent des signes de commotion reçoivent de la part de l'arbitre, sans avis du médecin, un carton bleu, synonyme de fin du match pour eux.
Actuellement, la règle, mise en place en 2012 dans le rugby professionnel sur préconisation de l'IRB (International Rugby Board, organe suprême du jeu), permet à un joueur sorti sur décision d'un médecin pour subir un protocole commotion, de revenir au bout de dix minutes s'il satisfait à ce protocole.
Un joueur ayant reçu un carton bleu ne peut pas rejouer avant une période de douze jours s'il a plus de 18 ans, de dix-neuf jours s'il est mineur. Pendant cette période, les joueurs concernés doivent satisfaire à un programme de remise en forme et présenter un certificat médical.
La Fédération australienne de cricket plaide, quant à elle, pour qu'un remplaçant entre dès qu'un titulaire présente des signes de commotion. En novembre 2014, la mort du batteur Phillip Hughes, heurté dans le cou par une balle, avait provoqué une vive émotion dans le pays.
Mais, selon des experts, il est nécessaire d'aller plus loin, comme par exemple en adjoignant un médecin indépendant à celui des clubs.
Pour le neurochirurgien australien Richard Parkinson, cette solution "évite des jugements biaisés et permet à tous les joueurs d'être examinés de la même manière", affirme-t-il à l'AFP.
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