Pour sa première visite au président milliardaire, le dirigeant chinois sera reçu dans la fastueuse résidence tout en dorures à West Palm Beach, plutôt qu'à la Maison Blanche.
Peu d'éléments ont filtré sur le programme exact de cette rencontre très attendue, si ce n'est que les présidents des deux premières puissances économiques mondiales doivent dîner ensemble jeudi, après l'arrivée de Xi Jinping dans l'après-midi et avoir une série d'entretiens vendredi.
Le président républicain de 70 ans, dont le positionnement diplomatique vis-à-vis du géant asiatique reste flou, aura l'occasion de fournir une première indication de l'orientation qu'il entend donner à la relation sino-américaine.
Il s'attend en tout cas à une rencontre "très difficile" avec l'homme fort de Pékin.
Car le magnat de l'immobilier n'avait pas hésité, en campagne, à ériger la Chine en principale rivale des Etats-Unis, notamment dans le domaine du commerce international. Il avait notamment accusé Pékin de "manipuler" sa monnaie.
'Menace urgente'
Et même si les deux pays devraient poursuivre leur "tradition" diplomatique en maintenant des "engagements forts", selon les termes mercredi de Susan Thornton, une responsable pour l'Asie au département d'Etat américain, de nombreuses pierres d'achoppement sont à prévoir.
Au premier rang desquelles l'épineux dossier de la Corée du Nord, qui a de nouveau défié Washington et la communauté internationale mardi en tirant son cinquième missile de l'année.
Quelques heures avant de recevoir Xi Jinping, Donald Trump a assuré le Premier ministre japonais Sinzo Abe, lors d'un entretien téléphonique, que les Etats-Unis allaient "continuer de renforcer" leurs capacité militaire "face à la menace sérieuse que la Corée du Nord continue de poser".
Depuis plusieurs semaines, Washington exhorte Pékin à faire pression sur son allié et turbulent voisin, auquel il offre un parachute diplomatique aux Nations unies. Dans un entretien publié dimanche par le Financial Times, le 45e président des Etats-Unis a laissé planer la menace d'une intervention militaire unilatérale, se disant prêt à "régler" seul le problème nord-coréen si la Chine tergiversait trop longtemps.
Pyongyang cherche à développer des missiles balistiques intercontinentaux susceptibles de porter le feu nucléaire jusque sur le territoire continental des Etats-Unis.
A Shinzo Abe, le président américain a réaffirmé que "toutes les options" sont sur la table pour régler cette question.
"C'est un problème qui est devenu très urgent. C'est une menace urgente et mondiale. Donc, bien sûr, c'est une question dont nous allons discuter", a assuré Susan Thornton, qui sera jeudi à Mar-a-Lago.
"Je pense que nous allons chercher l'aide de la Chine pour accroître la pression" sur la Corée du Nord, a-t-elle insisté, soulignant que l'issue des discussions était incertaine.
D'autres rencontres à venir
Autre question brûlante qui devrait être évoquée sous les palmiers de Floride, le commerce.
L'homme d'affaires new-yorkais reconverti dans la politique veut aborder le sujet délicat du déficit des Etats-Unis avec la Chine, qui s'élève à près de 350 milliards de dollars en 2016.
La Maison Blanche a promis des paroles "franches" sur ce thème. Avec pour objectif de "réduire les barrières à l'investissement et aux échanges créées par les Chinois", selon les termes d'un responsable américain.
La Chine impose des droits de douane de 25% sur les importations de voitures, limite les importations de nombreux produits agricoles et ferme l'essentiel du secteur des services aux investissements étrangers.
Difficile de prédire la tournure que prendront ces discussions dans un cadre peu ordinaire.
Donald Trump avait déjà reçu le Premier ministre japonais Shinzo Abe à Mar-a-Lago il y a plusieurs semaines, une rencontre marquée par un tir de missile balistique nord-coréen qui avait transformé le dîner entre les deux dirigeants en réunion de crise.
"Bien sûr, c'est la première fois que les présidents (américain et chinois) vont se rencontrer" pour tenter de rapprocher leurs vues et leurs positions, rappelle Mme Thornton. "Mais ce ne sera pas la dernière".
A LIRE AUSSI.
Dénucléariser la Corée du Nord: "20 ans d'efforts" en vain
Pyongyang tire un nouveau missile avant le sommet Xi-Trump
L'ONU saisie de nouveaux tirs de missiles par Pyongyang
Corée du Nord: l'ONU saisie après de nouveaux tirs de missiles
Chine: Xi Jinping rencontrera Trump les 6 et 7 avril aux Etats-Unis
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.