"Chaque fois que j'ai essayé de parler du long terme, on m'a répondu +vous n'êtes pas réaliste. Benoît Hamon vous rêvez+", a déclaré le candidat socialiste à la présidentielle.
Malgré les mauvais sondages qui se succèdent - le candidat peine à se maintenir à 10%, désormais loin derrière Jean-Luc Mélenchon - Benoît Hamon ne veut rien laisser transparaitre. Son moral ? "Super", lâchait-il en sortant de la gare de Nancy mercredi après-midi, avant de compléter un peu plus tard : "plus ça va, plus je suis confiant".
Dans un Zénith de Nancy rempli (3.000 personnes selon les organisateurs) et très en forme - le candidat est régulièrement interrompu par des "Benoît président" - Benoît Hamon a engagé les électeurs à user de leur "pouvoir absolu".
"C'est le 23 avril le verdict, ce n'est pas le verdict des sondages (..) c'est le verdict du peuple".
Avant lui, à la tribune, Cécile Duflot et Christian Eckert s'étaient montrés peut-être un peu moins optimiste.
"Pourquoi je suis là ? Parce que cette campagne est une campagne difficile n'ayons pas peur de le dire", a déclaré le secrétaire d'Etat au budget, alors que la députée EELV invitait à faire "taire les perroquets" qui "pensent que tout est déjà joué".
Evoquant ses propositions du "long terme", de transition énergétique, réorientation de projet européen et sa mesure phare, le revenu universel, Benoît Hamon a dénoncé le "court-termisme permanent" de la campagne.
"Heureusement qu'en 45, au moment où le pays était ruiné (...) il y a eu des rêveurs qui ont fait la Sécurité sociale, heureusement qu'ils étaient là", a-t-il lancé. "Heureusement qu'il y a eu des fous pour construire l'Europe".
Le candidat est également largement revenu sur le débat de la veille, le premier entre les onze candidats, attaquant tour à tour Mélenchon et ses "plan A et plan B" sur l'Europe, "le concours François Fillon-Emmanuel Macron à qui supprimerait le plus de postes de fonctionnaires", sous-entendant aussi que le candidat LR en croisait peu, "autre qu'un juge", et Marine Le Pen qui ne veut que "diviser les Français".
Il a aussi longuement commenté l'annulation d'un dernier débat sur France 2, sous "la pression" selon lui de ses adversaires Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.
"Si on se soustrait à la démocratie au moment où on se sent fort, c'est qu'en réalité on est faible", a-t-il déclaré, jugeant qu'il y avait "un appétit pour ces débats" chez les Français.
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