Le double vote pour les JO 2024/2028 prend forme
A Aarhus, 2e ville du Danemark, Parisiens et Américains s'emploient à séduire à la fois le Comité international olympique et les fédérations sportives internationales. Engagé dans une opération visant à ne perdre en route ni Paris ni Los Angeles pour leur garantir soit les JO-2024 soit ceux de 2028, le CIO a entendu mardi le président du comité de candidature de Los Angeles, lui aussi entrouvrir la porte: "Nous pensons que la discussion sur 2024/2028 est une idée très sensée et par chance, le CIO dispose de deux grandes villes candidates, toutes les deux capables d'organiser de magnifiques Jeux en 2024", a déclaré Casey Wasserman.
"Dans le langage diplomatico-olympien, cela veut bien dire que LA souligne son adhésion à la démarche du CIO même si publiquement LA comme Paris continue à ne souhaiter que 2024", confie un président de fédération membre du CIO, sous couvert d'anonymat.
La veille, Paris par la voix de son maire Anne Hidalgo avait aussi "apporté son soutien au CIO pour revoir le processus de désignation des villes candidates".
La session à Lima se précise
C'est à Lima le 13 septembre que le CIO, réuni en session, doit désigner la ville hôte des JO-2024. Mais inquiet notamment des conséquences des graves intempéries, le CIO a dépêché lundi un émissaire sur place. Et Alejandro Blanco a annoncé mardi à l'AFP qu'il rendrait un avis favorable à la tenue de la 130e session.
"Après ma visite, je rendrai un rapport qui sera positif et sûr pour le Pérou, car je le crois ainsi. C'est ma mission, je n'ai aucun doute", a-t-il déclaré après un entretien avec le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski et les autorités sportives locales.
Le CIO prendra de façon "imminente" une décision sur la tenue ou non de sa réunion dans la capitale péruvienne alors que le pays subit les conséquences de graves inondations, a-t-on appris mardi de source proche de l'organisme international.
Le CIO a, dans le même temps, annoncé mardi le versement au Pérou d'une aide d'urgence de 600.000 USD (562.000 euros).
La course continue
Avant même le début de sa présentation devant les fédérations olympiques d'été, Paris avait fait le buzz et provoqué surprise et jalousie de la part du clan californien: Paris s'est en effet offert la couverture d'une édition limitée du New York Times. Même si cette édition n'a été distribuée qu'à SportAccord surmontée du slogan "Paris 2024: Made for Sharing", le coup a porté, pour un coût "limité", selon les responsables parisiens.
A 14h45 et pendant 13 minutes, soit 3 de plus que la durée initialement autorisée, les Californiens ont ensuite défendu un projet "pas tourné vers les 100 dernières années mais les 100 prochaines," a lancé le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, comme pour répondre à Paris qui rappelle que 2024 coïncidera avec le centenaire des JO-1924 dans la capitale française.
Los Angeles "a de bonne chances d'accueillir les Jeux car nous disposons déjà des infrastructures, nous n'avons besoin de rien construire", a-t-il ajouté.
"Paris n'est pas la ville des meilleurs. C'est la ville qui amène chacun à son meilleur. Elle est en cela prédestinée à l'Olympisme", a répliqué juste après Mme Hidalgo.
"Pourquoi Paris doit avoir les Jeux en 2024", s'est ensuite interrogé Estanguet ? "Certains évoquent le centenaire des JO de 1924, d'autres avancent que c'est la 4e candidature parisienne, et c'est une partie de la réponse".
Mais "le plus important, c'est que nous avons la conviction d'être la bonne ville, avec la bonne vision au bon moment pour le sport", a ajouté Estanguet.
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