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Nord-Pas-de-Calais: enquête préliminaire pour soupçons d'emplois fictifs au FN

Une enquête préliminaire a été ouverte mardi à Lille sur des soupçons d'emplois fictifs au groupe FN du conseil régional Nord-Pas-de-Calais entre 2010 et 2015, trois mois après la saisine de juges d'instruction à Paris pour des soupçons identiques visant les eurodéputés du FN à Strasbourg.

Nord-Pas-de-Calais: enquête préliminaire pour soupçons d'emplois fictifs au FN
Marine le Pen et David Rachline, à Fréjus le 18 septembre 2016 - Franck PENNANT [AFP/Archives]

"Une enquête préliminaire a été ouverte sur des soupçons d'emplois fictifs au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais", a affirmé une source proche de l'enquête, confirmant une information de l'hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné à paraître mercredi.

En l'absence de toute communication du parquet de Lille, on ignore la date d'ouverture de ces investigations ainsi que la qualification juridique d'éventuels faits délictueux.

"Le groupe Front national" à l'ex-région Nord-Pas-de-Calais, alors présidé par Marine Le Pen, et David Rachline, l'actuel directeur de campagne de la candidate à l'élection présidentielle, "font partie des soupçonnés", a ajouté la source proche de l'enquête, précisant que l'enquête a été ouverte après une dénonciation anonyme au parquet de Paris.

Selon l'hebdomadaire, les magistrats soupçonnent Marine Le Pen "d'avoir préparé la campagne présidentielle de 2012 depuis le conseil régional, en utilisant les moyens humains et matériels de la collectivité".

Quant à David Rachline, il "a été salarié par le groupe FN du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. Alors que l'actuel sénateur-maire de Fréjus a été élu conseiller régional de Le Pen père en Paca", affirme Le Canard Enchaîné.

David Rachline avait siégé à la région Paca dans la foulée des élections régionales de 2010, au moins jusqu'en 2014 lorsqu'il fut élu sénateur. Il a par ailleurs été conseiller municipal à Fréjus dès 2008, ville dont il est devenu maire en 2014.

Contre-attaque

Au début des années 2010, M. Rachline était connu pour gérer l'activité numérique du parti frontiste, il a notamment été coordinateur de la campagne web de Marine Le Pen et secrétaire national à la communication numérique en 2011-2012.

"Une enquête visant expressément la candidate et le directeur de campagne, je crois que l'attaque politique est signée !", a réagi auprès de l'AFP David Rachline.

"A J-19...joli prétexte en tout cas pour mettre légalement sur écoute le directeur de campagne de MLP. Ils sont forts ces socialistes", a affirmé de son côté le vice-président du FN Florian Philippot sur Twitter.

Interrogé, Xavier Bertrand, président (LR) de la région Hauts-de-France (née de la fusion avec la Picardie en 2015), s'est refusé à tout commentaire. Pierre de Saintignon, vice-président à la région Nord-Pas-de-Calais avant 2016, a dit n'avoir "aucune information" sur ces soupçons d'emplois fictifs. "Je n'en ai jamais entendu parler", a-t-il dit à l'AFP.

Le FN est par ailleurs soupçonné d'avoir eu recours à des emplois fictifs d'une vingtaine d'assistants au Parlement européen, ce qu'il conteste vivement, un dossier qui fait l'objet d'une information judiciaire confiée en janvier dernier à des juges d'instruction du pôle financier du parquet de Paris.

Parallèlement, ce même parquet a ouvert une enquête à la suite d'un signalement d'une eurodéputée Front national dénonçant des emplois fictifs parmi des collaborateurs de députés européens d'autres partis, a appris l'AFP de source judiciaire.

Cette enquête préliminaire, ouverte le 22 mars du chef d'abus de confiance, a été confiée à l'office anticorruption de la police judiciaire (Oclciff), a précisé cette source.

Le parlement européen a d'autre part lancé des procédures de recouvrement pour un total de 1,1 million d'euros, par le biais de prélèvements sur les indemnités de six eurodéputés frontistes, dont Mme Le Pen (environ 340.000 euros) et son père, Jean-Marie Le Pen (environ 320.000 euros).

Deux assistants ont été mis en examen et deux eurodéputées, Marine Le Pen et Marie-Christine Boutonnet, ont fait valoir leur immunité parlementaire pour ne pas se rendre à une convocation des juges.

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