Grande combattante de la cause des femmes et des enfants, elle "est décédée à Paris le 31 mars 2017 des suites d'un cancer", précise dans un communiqué la maison d'édition, qui publie mercredi ses mémoires.
Née en 1924 à Montrouge, près de Paris, Evelyne Sullerot, sociologue et chercheuse, a écrit plus de vingt livres, notamment "La presse féminine", "Les Françaises au travail" ou encore "Quels pères? Quels fils?".
Elle venait d'achever avec Bernard Molino, journaliste au Magazine Littéraire, "L'Insoumise. Femmes, famille: les combats d'une vie", un ouvrage où elle revient sur l'ensemble de ses combats, a précisé l'éditeur.
"Evelyne Sullerot nous a quittés. Figure du féminisme, co-fondatrice du Planning, ses combats doivent continuer de nous inspirer", a réagi sur Twitter Pascale Boistard, ancienne secrétaire d'Etat aux Droits des femmes, aujourd'hui chargée des Personnes âgées.
Fille d'un pasteur protestant devenu psychiatre, Evelyne Sullerot se définissait comme "une éveilleuse". Dans les années d'après-guerre, jeune mère et professeur, elle s'interrogeait sur les freins empêchant les femmes d'accéder à davantage d'autonomie et de pouvoir au sein du couple et dans la société.
Ce qui a conduit toute sa vie, "c'est la volonté d'aider les femmes pour leur permettre d'avoir une vie plus épanouie tout en responsabilisant les hommes, les pères", rappelle L'Archipel.
En 1956, avec la gynécologue Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé et le médecin Pierre Simon, elle fondait l'association Maternité heureuse, pour promouvoir le contrôle des naissances, qui deviendra en 1960 le Mouvement Français pour le Planning familial.
"Elle a mené un grand combat pour l'accès à la contraception et la planification familiale", a salué auprès de l'AFP Véronique Séhier, coprésidente du Planning familial.
De 1974 à 1989, Evelyne Sullerot fonde et préside les Centres Retravailler, centres d'orientation professionnelle pour aider les femmes à retrouver un emploi après les aléas de la vie.
"Devenue sociologue, elle portera son énergie sur les questions du travail des femmes, de l'emploi, et de la formation professionnelle", souligne dans un communiqué le Planning familial.
Évelyne Sullerot s'était éloignée du mouvement féministe ces dernières années. Epousant la cause des pères privés de leurs enfants, elle s'était notamment rapprochée de l'association SOS Papa.
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