Sa première étape a été une rencontre au conseil régional avec M. Estrosi, présentée comme une "visite républicaine" de "courtoisie" et pas un ralliement, mais qui a été fustigée par d'autres candidats.
Le candidat d'En Marche! a rappelé "le combat livré par Christian Estrosi aux dernières régionales" face au FN. "Les républicains de cette région, de tous bords, n'auraient pas compris qu'à l'occasion de cette visite à Marseille, je ne reçoive pas l'ancien ministre de l'Économie", a justifié M. Estrosi, disant son "estime, voire (son) amitié" pour M. Macron.
En décembre 2015, l'ex-maire de Nice l'avait emporté au second tour face à la liste du FN emmenée par Marion Maréchal-Le Pen. Il avait été aidé par le retrait du candidat socialiste Christophe Castaner, désormais l'un des proches soutiens de M. Macron. "Je crois que les républicains se reconnaissent à cela, à savoir où sont les vrais dangers pour la République", a jugé le candidat d'En Marche! dans le bureau de son hôte.
Ce scénario de "front républicain" pourrait se répéter pour éviter des triangulaires aux législatives, dans une région où le FN fait ses plus gros scores.
Dans un meeting où il s'en est pris, davantage qu'à l'accoutumée, à ses rivaux, le favori des sondages a cependant lancé dans l'après-midi devant 5.000 à 6.000 personnes, selon les organisateurs: "On craint dégun!", expression marseillaise signifiant "on ne craint personne".
Devant ses partisans rassemblés dans la salle immense, glacée par les courants d'air, du parc Chanot, Emmanuel Macron a critiqué le socialiste Benoît Hamon le plaçant dans le camp de ceux qui "ne veulent plus gouverner".
Il s'est montré virulent à l'égard de Marine Le Pen et du Front national, les désignant comme les "principaux ennemis" et les "héritiers du parti de la haine" et défendant les Français d'origine étrangère "fiers d'être Français". Et quand la salle a sifflé à l'évocation du Front national, il a lancé : "Ne les sifflez jamais! Combattez-les! Sortez-les!"
- "très content de son coup" -
Le candidat, qui limite d'habitude les charges contre ses adversaires, a surtout riposté aux récentes attaques de François Fillon.
"Il n'a plus de programme, alors il invective les autres. Il ne peut plus aller à la rencontre des Français, alors il se calfeutre avec son clan", a raillé M. Macron.
"Ils ont décidé de tourner le dos à la République pour embrasser Sens commun (émanation politique de la Manif pour tous au sein de LR - ndlr). Eh bien, honte à eux !", a accusé le candidat de 39 ans. "Qu'ils suivent cette route poursuivant le Front national. Nous, nous sommes là et nous allons gagner!", s'est-il exclamé.
M. Macron a aussi conspué "les pratiques inacceptables" du "clan" Fillon après les sifflets ayant visé vendredi à Toulon M. Estrosi, auquel des partisans de M. Fillon n'ont pas pardonné d'avoir demandé le retrait de leur champion empêtré dans ses affaires judiciaires.
Mais cette rencontre a suscité les critiques d'autres candidats. Ainsi, depuis La Réunion, Benoît Hamon a fustigé une "campagne marquée par la malhonnêteté, intellectuelle notamment", parce qu'"on ne fait pas une politique d'Estrosi à Delanoë ou alors c'est la politique du grand n'importe quoi".
De son côté, Marine Le Pen a dépeint la rencontre comme "une alliance" prouvant selon elle que "le système n'hésite plus désormais à afficher son union, pour la sauvegarde des postes", après le soutien de Manuel Valls à Emmanuel Macron. "Estrosi en marche pour Macron !", a ironisé Marion Maréchal-Le Pen, députée FN du Vaucluse.
Malgré ces critiques, M. Macron était "très content de son coup", selon un proche.
Au terme d'un déplacement où il a été confronté à une manifestation hostile de taxis contre le "candidat de l'ubérisation", M. Macron, supporter de l'OM, s'est rendu au Vélodrome pour le match de Ligue 1 contre Dijon.
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