C'est l'offre qu'a soumise, à la police fédérale (FBI) ainsi qu'aux deux commissions d'enquête de la Chambre des représentants et du Sénat, celui qui a été forcé de démissionner en février pour avoir menti au vice-président sur ses contacts avec l'ambassadeur russe aux Etats-Unis.
Pour l'instant, l'appel du pied de cet ancien général qui a été au coeur du système Trump pendant l'élection puis son proche conseiller à l'aube de sa présidence n'a pas reçu d'écho sur la colline du Capitole.
Mais selon son avocat, Robert Kelner, les pourparlers sont en cours. M. Flynn "a assurément une histoire à raconter et il veut vraiment la raconter, si toutefois les circonstances le permettent", a-t-il écrit dans un communiqué.
"Par respect pour les commissions" d'enquête au Congrès, a-t-il précisé, "nous ne commenterons pas les détails des discussions" entre l'ancien conseiller et celles-ci.
Quelle est la substance des révélations dont l'ex-conseiller souhaite se délester? Et surtout, celles-ci sont elles de nature à faire trembler le président Trump?
Des enquêtes parlementaires et du FBI s'intéressent actuellement à l'ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016, et notamment à d'éventuelles collusions entre l'entourage de Donald Trump et des responsables russes, démenties par le milliardaire.
Celle du FBI tente notamment d'établir "s'il y a eu coordination entre la campagne (Trump) et les efforts russes" d'interférer dans la présidentielle, a confirmé la semaine dernière son directeur, James Comey.
'Vous avez commis un crime'
Le président américain s'est en tout cas montré serein, vendredi, en assurant lui-même dans un tweet matinal que "Mike Flynn devrait demander l'immunité" dans un contexte de "chasse aux sorcières" politique ourdie par l'axe médias-opposition démocrate.
La demande d'immunité de l'ex-général, révélée d'abord par le Wall Street Journal, suggère la crainte d'éventuelles poursuites.
Ce genre d'accord, informations contre immunité, est assez classique aux Etats-Unis. Le Congrès peut d'ailleurs, selon la loi fédérale, la garantir pour faire témoigner une personne, mais réserve généralement cette option dans le cadre de dossiers judiciaires sensibles.
"Aucune personne raisonnable", a appuyé l'avocat Robert Kelner, "ne se soumettrait aux questions dans un environnement aussi politisé sans l'assurance d'être prémuni contre toutes poursuites injustes".
Mais en l'espèce, c'est la position de Michael Flynn dans la galaxie Trump qui donne à cette demande d'immunité tout son poids, potentiellement explosif.
Cet ancien directeur du renseignement militaire, écarté par Barack Obama puis recruté par Donald Trump, avait été nommé conseiller à la sécurité nationale en novembre dernier après avoir conseillé le milliardaire pendant sa campagne.
C'est surtout sa volonté de resserrer les liens entre Washington et Moscou, sur la même ligne donc que l'actuel président américain, qui lui a valu son poste, qu'il n'a conservé que trois mois.
Il avait en effet dû démissionner le 13 février, après la révélation de contacts répétés avec l'ambassadeur russe Sergueï Kislyak, au moment même où l'administration de Barack Obama imposait des sanctions contre Moscou.
Selon la chaîne NBC, qui cite une source anonyme au Congrès, l'avocat de Michael Flynn se serait vu répondre que l'option de l'immunité n'était pour le moment "pas sur la table".
"A ce stade préliminaire, je ne vois rien de plus dans cette requête (d'immunité) qu'une préparation de défense maligne", explique par ailleurs au New York Times un avocat spécialisé dans les questions de sécurité nationale, Mark Zaid.
Michael Flynn a toutefois lui-même une interprétation toute faite de ce genre de demande. En septembre dernier, en pleine campagne, il avait évoqué l'immunité accordée à cinq proches d'Hillary Clinton.
Il s'était alors indigné: "Lorsqu'on vous donne l'immunité, cela signifie que vous avez probablement commis un crime".
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