"Cette AG est forcément un peu spéciale, j'ai eu énormément de questions de la part de petits actionnaires qui se demandent s'ils doivent vendre leurs titres ou pas, et ce qu'il va se passer ensuite", indique à l'AFP Edith Zemirou, présidente de l'Association des petits porteurs d'actions Euro Disney (Appaed), qui représente quelque 0,1% du capital.
Au Centre des Congrès de Disneyland à Marne-la-Vallée, dès 9H30, les petits porteurs pourraient être plus nombreux que d'habitude à assister à l'AG, même si l'OPA qui les préoccupe ne figure pas à l'ordre du jour officiel.
Le 10 février dernier, le groupe américain The Walt Disney Company (TWDC) - progressivement monté au capital de sa filiale française et qui en détient désormais 85,7% indirectement - avait annoncé par surprise son intention de lancer une offre publique d'achat sur la totalité du capital restant (14,27%), soit 111 millions de titres.
Cette OPA sera ouverte du 26 avril au 23 mai, avec un prix d'achat de deux euros par action. Et si la maison-mère américaine réussit à atteindre le seuil de 95% du capital d'Euro Disney, elle retirera le titre de la cote d'Euronext Paris.
TWDC initiera ensuite une énième recapitalisation du gestionnaire du parc Disneyland Paris - d'un montant maximum de 1,5 milliard d'euros - dans le but de réduire sa dette qui dépassait le milliard d'euros à la fin de l'exercice clos en septembre 2016.
Depuis l'ouverture de l'énorme complexe il y a 25 ans, la maison-mère a multiplié les injections d'argent frais, en vain. Et c'est sur une perte nette record (858 millions d'euros) que la filiale française a bouclé son exercice 2016, notamment perturbé par une baisse de fréquentation liée aux suites des attentats.
Vendre ou pas?
Reste à savoir quelle sera l'attitude des actionnaires qui détiennent les 14% du capital visés par TWDC - majoritairement des fonds d'investissement français et étrangers.
Interrogée par l'AFP, la société de gestion Ciam, qui via son fonds Cima détient 1,2% d'Euro Disney, ne souhaite pas pour l'instant faire part de sa décision concernant l'OPA.
Cima - qui a multiplié les plaintes et recours en justice ces dernières années pour dénoncer les "prélèvements excessifs" opérés selon lui par TWDC - a cependant écrit début mars un courrier aux membres du conseil de surveillance du groupe français.
Le fonds dénonce notamment une "stratégie qui vise à l'évidence à servir les intérêts financiers de la maison-mère au détriment des actionnaires minoritaires mais aussi de la société Euro Disney elle-même, TWDC cherchant à évincer les derniers minoritaires en les contraignant à apporter à la nouvelle offre (leurs titres), sous peine de devoir subir une forte dilution postérieurement".
Du côté des petits actionnaires de l'Appaed, selon sa présidente "un certain nombre a décidé de ne pas vendre, quitte à tout perdre à la fin".
La valeur de l'action, introduite à la Bourse de Paris en 1989, n'a cessé de faire le yoyo, atteignant un sommet de 72 euros en septembre 2003 et son plus bas niveau (1,03 euro) en novembre 2016.
Les actionnaires n'ont touché qu'une seule fois un dividende, de quelques centimes de francs, dans les années 1990.
Malgré ce calvaire boursier, le succès du parc auprès des touristes ne se dément pas : en 25 ans, la première destination touristique privée d'Europe a enregistré 320 millions de visites, soit plus que la Tour Eiffel et le château de Versailles réunis.
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