Ils venaient du Nigeria, de Gambie ou encore du Mali, il y avait parmi eux cinq enfants et plusieurs femmes enceintes, a raconté cet adolescent de 16 ans à un représentant du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) à l'hôpital de Lampedusa, l'île italienne la plus proche des côtes libyennes.
Le canot est parti dimanche ou lundi de Sabrata, dans le nord-ouest de la Libye, mais a commencé à prendre l'eau au bout de quelques heures. Le jeune Gambien a raconté avoir survécu en s'agrippant à un bidon d'essence.
C'est un navire militaire espagnol de l'opération européenne anti-passeurs Sophia qui l'a tiré de l'eau, avant qu'une vedette des gardes-côtes italiens vienne le conduire dans la nuit à Lampedusa.
Selon les premiers éléments recueillis par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), il a été repéré presque par hasard par le navire espagnol.
"Cela démontre qu'il y a peut-être des naufrages dont nous ne saurons jamais rien, parce que les embarcations coulent sans laisser de trace", a déclaré à l'AFP Flavio di Giacomo, porte-parole en Italie de l'OIM.
Depuis le début de l'année, au moins 590 migrants sont morts ou disparus au large de la Libye, selon un bilan de l'OIM établi avant ce naufrage.
1.100 migrants secourus
La semaine dernière, l'ONG espagnole Pro-Activa Open Arms avait découvert deux canots vides et en partie coulés, laissant redouter des dizaines de disparus puisque les passeurs entassent en général entre 120 et 140, parfois beaucoup plus, sur ces embarcations de fortune.
Le bilan de l'OIM ne prend cependant pas en compte ces disparus, estimant qu'au moins l'un des canots pourrait avoir été celui d'un naufrage la veille dans les eaux libyennes, dans lequel il y avait eu 54 survivants et 66 disparus.
Le danger ne freine cependant pas les départs: les gardes-côtes italiens ont annoncé avoir coordonné le secours de plus de 1.100 migrants entre mardi et mercredi matin au large de la Libye.
Ces derniers font actuellement route vers la Sicile, où ils porteront le total des arrivées cette année en Italie à plus de 24.000, soit une forte augmentation par rapport aux années précédentes.
Selon les ONG, cette accélération des départs serait due à la dégradation des conditions de vie des migrants en Libye et à la crainte, attisée par les passeurs, d'une prochaine fermeture de cette route maritime vers l'Europe.
Rome chercher en effet à renforcer sa coopération avec Tripoli pour tenter de s'assurant que les migrants soient intercepté avant d'atteindre les eaux internationales et conduits dans des camps avant d'être raccompagnés dans leur pays.
Cette stratégie suscite l'inquiétude des organisations de défense des droits de l'Homme, qui dénoncent les conditions effroyables en Libye pour les migrants d'Afrique sub-saharienne et rappellent que 40% de ceux qui arrivent en Italie et demandent à y rester pour raisons humanitaires obtiennent actuellement gain de cause.
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