"On sait que cette enquête a causé de nombreux remous. La famille souhaitait cette conférence de presse pour lancer un appel au calme", a déclaré l'avocat de la famille, Me François Ormillien, en présence des proches de Shaoyo Liu.
Le ressortissant chinois de 56 ans a été tué dimanche soir à son domicile "dans des conditions extrêmement obscures", selon l'avocat.
Puis la fille aînée de Shaoyo Liu, Sabine (un nom d'emprunt pour "garantir la sérénité de l'enquête" selon l'avocat), une jeune femme de 26 ans en doudoune noire, le visage marqué par la douleur explique qu'"actuellement, nous sommes toujours choqués par ce qui s'est passé. C'était un dimanche normal pour nous (...) Ce soir-là, notre vie a été bouleversée".
"On ne comprend toujours pas pourquoi les policiers ont tiré sur notre père", poursuit-elle. Son récit ne parvient pas à couvrir les sanglots de deux autres jeunes femmes debout, enlacées derrière elle. Assis à ses côtés, un jeune homme et deux femmes, les yeux rougis, gardent le silence.
Invitée par une journaliste à lancer son appel au calme, la jeune femme baisse les yeux, secoue la tête, ne parvient pas à prononcer un mot. Ses conseils invoquent son épuisement et sa douleur.
Shaoyo Liu a été mortellement touché par le tir d'un policier, alors qu'il agressait avec des ciseaux un autre agent, selon la police.
Une version contestée par la famille, qui affirme que le quinquagénaire "n'a blessé personne" et que l'homme, qui se trouvait avec ses enfants, tenait ces ciseaux parce qu'il était en train de cuisiner du poisson.
Mardi soir, une dizaine de personnes ont été interpellées lors d'une manifestation qui a réuni environ 400 personnes devant le commissariat du XIXe arrondissement, près du quartier où l'homme a été tué.
La foule a scandé pendant plusieurs heures "police assassin" ou "injustice, injustice" et brandi des banderoles réclamant "justice".
La veille, un rassemblement de 150 personnes avait dégénéré au même endroit: des projectiles avaient visé les forces de l'ordre, quatre voitures de police avaient été endommagées. Trente-cinq personnes avaient été interpellées.
Mardi, Pékin a demandé à la France de garantir "la sécurité et les droits" de ses ressortissants et "exigé" que Paris fasse "toute la lumière sur cette affaire".
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