Un nouvel attentat à la bombe a par ailleurs visé une ville contrôlée par le régime de Bachar al-Assad, Homs, provoquant la mort de cinq civils dans un bus, selon un média officiel.
A la suite de l'accord conclu tard mardi, plusieurs milliers de personnes vont quitter, à partir du 4 avril, Zabadani et Madaya, deux villes situées dans la province de Damas et assiégées par les troupes du régime et leurs alliés.
Parallèlement, des milliers d'autres quitteront Foua et Kefraya, deux localités chiites prorégime dans la province d'Idleb (nord-ouest), qui sont encerclées par les rebelles, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Selon son directeur Rami Abdel Rahmane, l'accord a été conclu sous les auspices de l'Iran, principal allié régional du régime Assad, et du Qatar, qui parraine l'opposition. Les rebelles islamistes dans le nord-ouest de la province d'Idleb ont déjà signé l'accord.
Depuis le début du conflit syrien il y a six ans, plusieurs opérations d'évacuation ont été organisées notamment pour des bastions insurgés asphyxiés par un long siège, le régime misant sur ce qu'il appelle des accords de "réconciliation locale" pour faire plier les rebelles.
L'ONU s'était à plusieurs fois alarmée de la situation humanitaire dans ces quatre localités, qui avaient déjà fait l'objet d'un accord en 2015, et avait prévenu en février que 60.000 personnes étaient en grand danger. Les dernières livraisons d'aide humanitaire avaient eu lieu en novembre.
Rencontres à Genève
"Les évacuations ne commenceront pas avant le 4 avril. Comme mesure de confiance, un cessez-le-feu doit entrer en vigueur cette nuit", a déclaré M. Abdel Rahmane, ajoutant que la situation était "calme sur le terrain".
Le Croissant arabe syrien a confirmé qu'il prendrait part aux évacuations, sans donner plus de détails.
Le nouvel accord prévoit également que le gouvernement syrien libère quelque 1.500 prisonniers détenus pour des raisons politiques depuis le début de la contestation en 2011.
Le régime est accusé par les organisations de défense des droits de l'Homme d'avoir torturé et exécuté des milliers de personnes dans ses prisons et ses centres de renseignement.
Les différents pourparlers de paix organisés par les Nations unies à Genève ne sont pas parvenus à trouver une solution politique à ce conflit sanglant, qui a fait plus de 320.000 morts et jeté des millions de personnes sur les routes de l'exil.
L'émissaire de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura s'est entretenu mercredi avec des responsables de l'opposition et devait rencontrer des représentants du gouvernement plus tard dans la journée.
Craintes pour un barrage
Sur le front nord de la Syrie, les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde appuyée par les Etats-Unis, poursuivent leur offensive vers la ville de Raqa, bastion du groupe Etat islamique (EI).
La campagne se concentre désormais sur le barrage stratégique de Tabqa - le plus grand du pays- contrôlé par l'EI, où des ingénieurs syriens doivent mener mercredi en urgence des opérations de maintenance.
Située sur l'Euphrate, cette structure menace de céder, faisant craindre d'importantes inondations.
"Parce que le barrage a été hors service pendant trois jours consécutifs, l'équipement technique dans les niveaux les plus bas est sous l'eau", a déclaré à l'AFP une source technique du barrage. La salle de contrôle électrique du barrage a été mise hors service.
"Cette augmentation signifie qu'un déversoir doit être ouvert pour drainer l'eau afin qu'elle ne s'y amasse pas, ce qui menacerait le barrage", a-t-il expliqué. Mais cette opération implique d'entrer dans des parties du barrage contrôlées par l'EI.
De leur côté, les FDS et la coalition internationale sous commandement américain, qui leur fournit un soutien aérien, ont nié tout type de "dommages structurels" au barrage.
Les combattants des FDS se trouvent désormais à huit kilomètres environ de Raqa.
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