Alors qu'il est au plus mal dans les enquêtes d'opinion, désormais en cinquième position derrière Jean-Luc Mélenchon, ce déplacement est l'occasion pour M. Hamon de faire la promotion de son projet de réforme de l'UE, de conforter sa stature internationale, et de rendre un peu plus tangible, aux côtés de M. Schulz, son idée d'un "arc d'alliance des forces de gauche" susceptible de réorienter la construction européenne.
M. Hamon doit rencontrer Mme Merkel à 9H20, avant de se rendre au siège du SPD rencontrer M. Schulz. Les deux hommes feront une déclaration commune à 11H45. Dans l'après-midi, M. Hamon doit visiter un camp de migrants.
M. Hamon a à plusieurs reprises rendu hommage à l'action de Mme Merkel en faveur des réfugiés, estimant par exemple, lors de son grand meeting parisien de Bercy, qu'elle avait "parlé d'une voix d'or" sur le sujet.
Le candidat socialiste effectue cette visite moins de deux semaines après le favori de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron, qui avait lui aussi été reçu par Angela Merkel le 16 mars.
Si la chancelière n'a pas "adoubé" l'ancien ministre de l'Economie, comme il l'a lui-même reconnu, l'intérêt pour lui est réel en Allemagne, y compris dans les rangs du parti de la chancelière.
M. Macron, qui veut mettre en oeuvre en France des réformes structurelles attendues en Allemagne, de manière à "rétablir la confiance" dans le couple franco-allemand, apparaît volontiers comme le bon élève de la relation franco-allemande. Et en privé, des proches de Mme Merkel ne cachent pas leur étonnement face au maintien de la candidature de François Fillon, en dépit de sa mise en examen.
Macron acclamé par le SPD
Lors de son voyage, M. Macron avait aussi rencontré l'ancien président du SPD, Sigmar Gabriel. Quelques jours plus tard, celui-ci a fait acclamer son nom lors du congrès qui a vu l'élection de Martin Schulz, le 19 mars. "Imaginez-vous : Emmanuel Macron devient président en France et Martin Schulz chancelier (en Allemagne) : tout ce que nous pourrons changer dans cette Europe!", a lancé Sigmar Gabriel sous les ovations.
M. Hamon n'arrive donc pas en terrain conquis au SPD, pourtant parti frère du PS. Mais son entourage souligne l'orientation plus à gauche de M. Schulz par rapport à son prédécesseur, au point qu'il envisage de faire alliance avec la gauche radicale allemande plutôt qu'avec la CDU d'Angela Merkel.
"Sans doute Sigmar Gabriel, qui est aujourd'hui ministre de la grande coalition, retient-il (en soutenant Macron) quelque chose qui ressemble a ce qu'il souhaite. Ce n'est pas le pari de Martin Schulz, notamment sur le rassemblement de la gauche", souligne l'eurodéputé PS Guillaume Balas.
"Je n'étais guère surpris que Sigmar Gabriel ait une petite préférence pour M. Macron", s'est de son côté moqué M. Hamon lors d'un meeting à Bruxelles, mardi dernier.
A l'occasion de cette visite, M. Hamon a reçu le soutien sans ambiguïté du président du groupe socialiste au Parlement européen, Gianni Pitella.
Depuis la semaine dernière, l'appétence de M. Schulz pour une grande alliance des gauches a cependant pu décliner: l'élection régionale dans l'Etat de Sarre a vu ce week-end la victoire nette du parti conservateur de Mme Merkel, l'idée d'une alliance "rouge-rouge" mise en avant localement par le SPD ayant plutôt fait fuir les électeurs.
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