Les Forces démocratiques syriennes (FDS), appuyées dans les airs par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis et au sol par des conseillers militaires américains, ont pris dimanche l'aéroport militaire de Tabqa.
Il s'agit d'une étape importante dans l'offensive qu'elles ont lancée en novembre pour chasser l'EI de Raqa (nord), dont les jihadistes se sont emparés en 2014.
Les FDS, qui sécurisent l'aéroport, veulent avancer vers le nord en direction de la ville voisine de Tabqa, et cherchent dans le même temps à prendre l'important barrage éponyme, situé au nord de la ville
Situé sur l'Euphrate, ce barrage est le plus grand de Syrie. Selon un journaliste de l'AFP sur place, les FDS ont pu entrer lundi dans l'immense complexe par son accès nord mais le barrage lui-même est toujours contrôlé par l'EI.
Le long de la route menant à cet accès, il a vu des épaves de voitures brulées et deux chars renversés et dans l'eau d'un canal, plusieurs corps semblant être ceux de jihadistes.
Une prise de l'aéroport, de la ville et du barrage de Tabqa, à une cinquantaine de km au sud-ouest de Raqa, permettrait aux FDS d'avancer vers le fief syrien de l'EI à partir du sud pour achever leur manoeuvre d'encerclement, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les FDS sont actuellement à 26 km au nord, 18 km à l'est et 29 km à l'ouest de Raqa. Leur position la plus proche est à 8 km au nord-est de la ville. La seule ouverture pour les jihadistes se trouve au sud ce la cité et ils doivent traverser l'Euphrate pour sortir par là.
"Avec précision"
L'alliance de combattants kurdes et arabes a souligné que "l'opération militaire à Tabqa se déroulait lentement et avec précision" pour éviter tout dommage au barrage. "Pour cela, le contrôler prendra du temps", selon Talal Sello, porte-parole des FDS.
D'après M. Sello, il faudra donc encore "plusieurs semaines" avant de pouvoir assiéger Raqa.
Selon un responsable technique sur place, le barrage ne fonctionne plus depuis dimanche, après que des bombardements ont mis hors service la centrale qui l'approvisionne en électricité, et cela risque maintenant d'entraîner une dangereuse montée des eaux.
Les FDS ont d'ailleurs annoncé lundi avoir arrêté l'assaut pendant quatre heures afin de permettre à des ouvriers d'aller effectuer des réparations dans la centrale électrique du barrage.
La coalition internationale a souligné "prendre toutes les précautions pour assurer l'intégrité du barrage de Tabqa" dans le cadre de ses opérations de bombardements aériens. "A notre connaissance le barrage n'a pas été structurellement endommagé", a-t-elle indiqué.
"Crise terrible"
Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie, qui a fait plus de 320.000 morts, est devenue très complexe avec l'implication de multiples acteurs --rebelles, armée, forces kurdes, milices, groupes jihadistes, forces régionales et puissances internationales--, sur un territoire très morcelé.
Sur le terrain, le dernier quartier pro-opposition de Homs (centre) a été le lieu d'une nouvelle opération d'évacuation, en vertu de laquelle les insurgés sont autorisés à partir vers des zones tenues par les rebelles en échange de la levée du siège par le régime.
Environ 1900 personnes -dont 670 rebelles- ont ainsi été évacués du quartier de Waer, a indiqué à l'AFP le gouverneur provincial Talal Barazi.
Des négociations entre régime et opposition lancées la semaine dernière à Genève et censées se pencher sur les moyens de mettre fin à ce conflit n'ont enregistré aucun progrès.
Lundi, le chef de la délégation de l'opposition a répété que le président "Bachar al-Assad et sa clique" ne "peuvent avoir aucun rôle" dans le futur, même proche, de la Syrie.
Nasr al-Hariri a précisé qu'il devait rencontrer le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov dans les deux prochains jours.
L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, est arrivé lundi en Jordanie pour assister mercredi au sommet de la Ligue arabe.
Le chef de l'organisation panarabe, dont la Syrie a été suspendue en 2011, a exhorté les Etats membres à déployer plus d'efforts pour résoudre le conflit syrien.
"Il n'est pas juste que ce genre de crise terrible se retrouve entre les mains de puissances internationales et régionales qui peuvent les gérer à leur guise et les contrôler selon leurs propres intérêts", a déclaré Ahmed Aboul Gheit, parlant de "grave menace pour la sécurité arabe".
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